Baisers forcés, Jupe soulevée... Le sexisme à la sauce Ménès

Depuis la diffusion du documentaire de Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, Pierre Ménès est épinglé pour ses comportements déplacés envers ses collègues féminines. Le journaliste sportif a été acculé sur Twitter par le #PierreMenesOut ("dehors Pierre Ménès"), qui a été largement repris sur Twitter, le 22 mars.
Dans le film, qui dénonce le sexisme ambiant dans le milieu du journalisme sportif, plusieurs séquences mettent en exergue des agissements misogynes du consultant spécialisé en football. Mais ces images, qui durent environ 20 minutes, ont été coupées au montage par la direction de Canal +, selon Les Jours. L'une des séquences a toutefois été diffusée dans Touche Pas à Mon Poste, le 22 mars.

Pierre Ménès : échange lunaire et jupe soulevée 

Il s'agit d'une conversation entre Marie Portolano et Pierre Ménès. Celui-ci explique d'abord que dire à une femme qu'elle a un "beau décolleté" n'est qu'un simple compliment, selon lui.

Il en profite pour lui glisser une autre remarque déplacée: "Tu ne m'as pas gâté, aujourd'hui, niveau décolleté". Il déplore que l'on ne puisse "plus chambrer les meufs".

Puis, la journaliste sportive lui raconte qu'un jour d'août 2016, il lui avait soulevé sa jupe "devant tout le monde".

Le journaliste ne se souvient pas de cet incident. Au début de l'entretien, il ne réalise pas l'ampleur de son acte et explique d'abord qu'il pourrait le faire à nouveau, sans scrupule... avant de s'enquérir du ressenti de Marie Portolano: "Cela t'a humiliée ? Je suis désolé".

Pierre Ménès s'explique : son mea culpa

Invité à réagir sur cette séquence, sur le plateau de Touche Pas à Mon Poste, le principal intéressé a d'abord expliqué:

"Dans cette séquence, j'ai dit une seule connerie, c'est que je le referais. Lorsque Marie m'assène cette histoire de jupe, je suis estomaqué parce que je ne m'en rappelle plus. Mais maintenant, je sais pourquoi je ne m'en souvenais plus. Les faits remontent au 28 août 2016, qui a été ma dernière émission avant que je tombe malade et que je ne disparaisse des écrans pendant 7 mois (il a été greffé d'un rein et d'un foie, à la suite d'une stéatose hépatique non alcoolique, ndlr)."

Et d'ajouter: "On ne me reprendra plus jamais à faire des choses comme ça. Je lui ai dit à Marie que je suis désolé".

Francesca Antoniotti face au baiser forcé : "Je l'ai vécu comme une humiliation"

Une autre séquence a fait polémique, notamment sur les réseaux sociaux. En 2016, Pierre Ménès avait embrassé par surprise la chroniqueuse Francesca Antoniotti, sur le plateau de Touche Pas à Mon Sport. A l'époque, la présentatrice Estelle Denis était restée estomaquée, sans pour autant rappeler à l'ordre le journaliste. 

"Embrasser quelqu'un de force, par surprise, lui 'attraper les fesses'… sur un plateau TV est une agression sexuelle punie par la loi", a commenté Camille Chaize, la porte-parole du ministère de l'intérieur, sur les réseaux sociaux.

La principale intéressée, Francesca Antoniotti, a également réagi à ces images, dans Touche Pas à Mon Poste:

"Sur le moment je ne l'ai pas vécu comme une agression. Mais je l'ai vécu comme une humiliation. Dans ce milieu on se retrouve à être humiliée. Quand je le revois ce n'est pas agréable".

Pierre Ménès : "Je peux comprendre les critiques violentes"

Une autre séquence du même acabit a circulé sur les réseaux sociaux. Cette fois, c'était Isabelle Moreau qui était embrassée de force par Pierre Ménès, sur le plateau du Canal Football Club.

Le consultant sportif, lui, assure qu'il réalise la gravité de ses actes, désormais.

"J'ai des profonds regrets pour tout ce qui s'est passé. Pour Isabelle, Marie, Francesca. Je comprends que ça fasse polémique aujourd'hui mais à l'époque il n'y a rien eu (...) Quelque part, je le mérite un peu. Parce que les images qui passent même si elles ne sont pas récentes, elles sont choquantes. Je peux comprendre qu'on me critique de manière violente", a-t-il reconnu, après avoir expliqué qu'il recevait un torrent d'insultes sur les réseaux sociaux, voire des menaces de mort.

D'après Le Monde, cependant, Pierre Ménès aurait été convoqué quelques semaines avant la diffusion du documentaire, par la direction des sports de Canal+, "en vue d'un éventuel avertissement".