Astrid S : "J'ai toujours voulu devenir pilote dans l'armée"

A 19 ans, Astrid S a une voix pleine d'assurance et une plume déjà affûtée. Alors que sort son deuxième EP, l'artiste norvégienne s'est confiée à nous. Rencontre.

Astrid S : "J'ai toujours voulu devenir pilote dans l'armée"
© Stian Andersen

A 19 ans à peine, Astrid S a une assurance digne des plus grands. Révélée dans l'émission Pop Idol en Norvège, l'artiste fan de Taylor Swift a reçu en 2015 le MTV EMA du meilleur artiste norvégien. Après avoir sorti deux EP, Astrid S s'apprête à conquérir l'Europe. De passage à Paris - ville où elle se verrait habiter et où elle se produira le 17 novembre 2016 au Pop-Up Du Label -, la jeune artiste qui écrit et compose ses propres chansons, nous reçoit. Pétillante, généreuse et passionnée, Astrid S se livre. Confidences.

Le Journal des Femmes : Vous avez commencé la musique très tôt…
Astrid S :
J'ai commencé le piano à l'âge de 6 ans. Ensuite, j'ai intégré l'orchestre de ma ville pour jouer de la flûte pendant 7 ou 8 ans. Au bout d'un an de musique, je voulais tout arrêter mais mes parents m'ont poussé à continuer et je les en remercie aujourd'hui. La musique m'a beaucoup appris. C'est un univers où il faut être exigeant envers soi-même et répéter sans relâche. J'aimerais beaucoup jouer du saxophone. Faire un solo de saxo sur scène serait génial ! Ou du violoncelle… c'est tellement beau !

Vous écrivez vos propres chansons. Un exercice difficile ?
L'envie d'écrire m'est venue vers l'âge de 16 ans. Je ne savais pas par où commencer puis j'ai écouté les musiques de John Mayer et j'ai eu envie d'écrire d'aussi beaux titres que lui. Quand je suis rentrée en studio pour la première fois, on m'a dit que pour écrire, il fallait juste s'asseoir et noter tout ce qui nous passait par la tête.  C'est aussi simple que ça !

Vos chansons parlent souvent d'amour…
C'est vrai. J'ai eu deux petits amis dans ma vie, je n'ai donc pas beaucoup d'expérience en la matière, mais je m'inspire de photos, de films… Elles ne sont pour la plupart, pas autobiographiques. Elles parlent à tout le monde et je pense qu'il est important qu'on se retrouve dedans. Il m'arrive parfois de vivre a posteriori ce que j'ai écrit et la chanson prend alors une toute autre dimension. Mais je ne parle pas que d'amour, j'ai d'ailleurs écrit une chanson récemment sur un autre thème.

Ah oui ?
J'ai lu un article qui disait que ma génération était la meilleure car on est plus diplômés, on a des meilleurs métiers, il y a moins de violence, de criminalité et on gagne plus d'argent… J'ai ensuite lu un autre article qui affirmait qu'on était la génération la plus triste et déprimée. Ça m'a fait réfléchir car toutes ces choses qui nous rendent heureux en temps normal, ne nous comblent finalement pas. Il faudrait peut-être qu'on arrête de chercher à avoir le meilleur métier qui soit car cela ne nous rend pas heureux. Je pense que la clé est d'en parler, c'est pour ça que je travaille sur We don't cry, un titre qui parle de ce sujet.

Vous avez déclaré avoir écrit Hyde après avoir lu l'histoire du Docteur Jekyll et M. Hyde. Quel est le lien entre cet ouvrage et votre chanson ?
On avait travaillé ce titre en studio mais il n'était pas du tout abouti. En rentrant à l'hôtel à Stockholm, j'ai regardé le dessin animé Docteur Jekyll et M. Hyde et ça m'a inspiré. C'est l'histoire d'un médecin qui manie des produits chimiques et devient une autre personne dès que la nuit tombe, le fameux M. Hyde. La chanson parle d'alcool et du fait que cela rend parfois les gens agressifs. C'est une chanson dramatique en quelque sorte. Je pense qu'il est important de parler des méfaits de l'alcool à ses enfants, sans l'interdire pour autant.

Hurts so good raconte la fin d'une relation amoureuse…
Cette chanson raconte ce moment où tu romps avec quelqu'un que tu continues de voir. Ou que tu as envie d'une vraie relation alors que l'autre personne non, mais qu'elle veut continuer à te voir. C'est blessant et frustrant d'aimer quelqu'un sans pouvoir être ensemble, non ?

Vous avez participé à l'émission Pop Idol en Norvège. Pourquoi ?
L'émission a commencé à être diffusée en Norvège quand j'avais 6 ans. Je me rappelle avoir dit à mes parents que je voulais y participer mais ma mère m'a dit d'attendre mes 16 ans. L'année de mes 16 ans, je me suis donc inscrite, j'ai acheté une guitare, écouté du John Mayer et commencé à écrire… C'est là que ma vie a pris un autre tournant. Avant, je voulais devenir footballeuse ou pilote de l'armée mais, c'est à ce moment-là que j'ai voulu devenir chanteuse. Chanter me rendait heureuse. Pourquoi arrêter ?

Quel est votre premier souvenir musical ?
Être assise dans la voiture et écouter de la musique avec mes parents et mon frère. On avait des CD qui s'appelaient Hits for kids avec des chansons de Christina Aguilera, Backstreet Boys et Britney Spears. Je crois que c'est mon souvenir le plus lointain. Ça et les leçons de piano.

Une chose que l'on ne sait pas sur vous ?
Mon chiffre fétiche est le 22.