"Histoire de la violence" par Edouard Louis

Le jeune écrivain Edouard Louis sort son deuxième roman autobiographique intitulé "Histoire de la violence". A seulement vingt-quatre ans, celui qui avait déchaîné la critique avec son premier roman "En finir avec Eddy Bellegueule", son patronyme d’origine, nous bouleverse avec ce nouveau récit.

"Histoire de la violence" par Edouard Louis
© RAPHAEL LUCAS/SIPA

Ne nous y trompons pas, Histoire de la violence ne retrace pas les origines des sévices perpétrés par la nature humaine. Edouard Louis nous parle d'une violence invisible, une violence intérieure. Nouveau roman autobiographique, Histoire de la violence nous livre la rencontre de son auteur avec Réda, un jeune inconnu, qu'il invite chez lui au soir de Noël. Tous les deux passent la nuit à discuter, font l'amour et au petit matin cette aventure se conclut par un viol. Un des tours de force du roman d'Edouard Louis est qu'il ne s'attarde pas tant sur les faits que sur les causes. Le jeune auteur aborde ainsi un des thèmes que l'on retrouvait déjà dans son premier roman En finir avec Eddy Bellegueule, celui des origines sociales. Aussi bien les siennes que celles de son agresseur.
C'est à travers une pluralité de discours que cette Histoire de la violence est racontée et qu'elle nous interpelle d'autant plus sur la manière dont chacun de nous, à notre propre échelle, se fait le relais d'une histoire. 
Histoire de la violence, d'Edouard Louis est a retrouver dès jeudi 7 janvier dans les librairies aux Editions du Seuil (18€). 

Le résumé :
J'ai rencontré Reda un soir de Noël. Je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures du matin. Il m'a abordé dans la rue et j'ai fini par lui proposer de monter dans mon studio. Ensuite, il m'a raconté l'histoire de son enfance et celle de l'arrivée en France de son père, qui avait fui l'Algérie. Nous avons passé le reste de la nuit ensemble, on discutait, on riait. Vers six heures du matin, il a sorti un revolver et il a dit qu'il allait me tuer. Il m'a insulté, étranglé, violé. Le lendemain les démarches médicales et judiciaires ont commencé.
Plus tard, je me suis confié à ma soeur. Je l'ai entendue raconter à sa manière ces événements.
En revenant sur mon enfance, mais aussi sur la vie de Reda et celle de son père, en réfléchissant à l'émigration, au racisme, à la misère, au désir ou aux effets du traumatisme, je voudrais à mon tour comprendre ce qui s'est passé cette nuit-là. Et par là, esquisser une histoire de la violence.