ADN et UNE VIE SECRETE sont nos 2 coups de cœur du 28 octobre

Prenez part à des obsèques douloureuses et libératrices. Embarquez dans un étouffant récit de claustration. "ADN" et "Une Vie Secrète" sont nos conseils ciné de la semaine.

ADN et UNE VIE SECRETE sont nos 2 coups de cœur du 28 octobre
© Le Pacte

ADN de Maiwenn

Après Polisse et Mon Roi, Maïwenn continue à broder une carrière de cinéaste cohérente et palpitante. ADN, son dernier-né, est sûrement son film le plus intime bien qu'elle en écarte systématiquement l'étiquette autobiographique. Dans ce cinquième long-métrage qui a reçu le label Cannes 2020, l'intéressée incarne Neige, une mère divorcée qui fait face à la disparition subite de son grand-père algérien. Cette mort va faire jaillir en elle un pan d'interrogations sur sa place au sein des siens du monde, et sur son identité profonde.
Comment éluder et/ou affronter une famille dysfonctionnelle pour trouver son chemin, celui qui permettra peut-être d'accéder à ses origines profondes ? Autour d'elle, Fanny Ardant brille en mère toxique, Dylan Robert séduit en petit-fils affectueux, Louis Garrel est la caution légère et drôle du récit… Un film choral d'une maîtrise constante, tant dans la direction d'acteurs que dans la réalisation, qui conduira le spectateur vers une conclusion en lumière, qui donne tout son sens et sa sincérité à ce projet artistiquement personnel.

Avec Maïwenn, Fanny Ardant, Louis Garrel (1h35)

UNE VIE SECRETE de Jon Garaño, Aitor Arregi, José Mari Goenaga

On vous prévient… Ce n'est pas une partie de plaisir entre deux confinements. Le drame historique Une Vie Secrète parle en effet de claustration, d'enfermement, de suffocation, de réduction de l'espace mental. Et pourtant, il serait dommage de se priver de ses qualités formelles et de la complexité psychologique de son récit. Nous sommes en Espagne, en 1936. Le destin de Higinio, un partisan républicain, bascule avec la menace de plus en plus agressive des troupes franquistes. Sa femme Rosa, dévouée et forte, va accepter d'embrasser une trajectoire sacrificielle en le cachant dans leur propre maison.
Une vie clandestine, d'amour déchirant, violent, de peur, d'angoisse… Derrière une mise en scène extrêmement soignée s'érige un vrai sujet, intéressant et prenant, qui se déploie à coups d'ellipses bien senties. Ce dispositif permet de mieux raconter et figurer cette taupe, incarnée par le toujours extraordinaire Antonio de la Torre. De moments forts en flottements, cette œuvre souffre de sa longueur tout en marchant justement à l'épuisement. C'est ainsi, et seulement ainsi, qu'elle vous cueillera.  

Avec Antonio de la Torre, Belén Cuesta, Vicente Vergara (2h27)