Sadaf Asgari, visage de YALDA et nouvelle étoile du cinéma iranien

A 23 ans, elle a tout pour devenir la nouvelle coqueluche du septième art en Iran. L'actrice Sadaf Asgari brille en épouse condamnée à mort pour le meurtre de son mari dans "Yalda, la nuit du pardon", le nouveau film de Massoud Bakhshi, en salles le 7 octobre. Focus.

Sadaf Asgari, visage de YALDA et nouvelle étoile du cinéma iranien
© Pyramide Distribution

En persan, son prénom signifie "coquille". A 23 ans, Sadaf Asgari en est définitivement sortie pour s'épanouir sur le grand écran. A défaut d'avoir embrassé les voies de l'agronomie et de l'agriculture, qui étaient ses choix professionnels d'enfance, la jeune femme, native de Téhéran, déploie en effet son talent au cinéma dans Yalda, la nuit du pardon de Massoud Bakhshi, sacré Grand Prix du Jury au Festival de Sundance.

Elle y incarne Maryam, une iranienne de 22 ans condamnée à mort pour avoir tué accidentellement son mari de 65 ans. Pour échapper à son sort, un seul moyen : convaincre la fille du défunt, lors d'une émission de télé-réalité, de lui pardonner. "J'ai construit cette héroïne avec l'aide de Massoud Bakhshi et je l'ai cherchée dans la société iranienne, au coeur des procès et des prisons. Maryam est un personnage très ordinaire, à l'image des gens dans la rue", explique Sadaf Asgari.

Intense et bouleversante, l'intéressée a été recrutée après un très long processus de casting. Dans sa besace, elle n'a alors qu'un seul film à son actif. "Je me sens vraiment chanceuse d'avoir obtenu ce rôle. Je suis très contente et fière que le film rencontre un tel succès hors de nos terres. Depuis toujours, j'avais envie que mon travail trouve un rayonnement à l'international. C'est un bonheur et une joie pour toute l'équipe. Notre film évoque le pardon, qui est une notion universelle qui parle à tous les publics", confie la comédienne.

Fascinée par les palettes de jeu d'Isabelle Huppert et Natalie Portman, profondément touchée par toute l'œuvre du cinéaste autrichien Michael Haneke, Sadaf a grandi dans un milieu très populaire où, pourtant, le cinéma n'était pas une priorité. "Gamine, j'adorais les actrices, sauf que je n'autorisais pas à rêver d'en devenir une. J'étais timide et je ne pouvais pas faire part de ce vœu à mes parents. Et de toutes les manières, les écoles d'acting étaient dans le centre-ville, loin de chez nous. A mes heures perdues, j'ai donc fait de la peinture et de la photographie.", se souvient-elle.   

Une femme ancrée dans son temps

Finalement, Sadaf Asgari a bien fait de s'accrocher à ses rêves originels. Elle a d'ailleurs longuement argumenté pour conforter le réalisateur de Yalda, la nuit du pardon, dans sa décision. "Il me guidait et m'écoutait attentivement, sur toutes les étapes du projet. J'avais une grande confiance à son endroit. Avec lui, comme avec toute l'équipe, je me sentais bien protégée. Le tournage fut à la fois très dense, professionnel et rassurant", commente l'intéressée qui, elle-même, regardait en tant que téléspectatrice l'émission dont s'inspire le long-métrage en question.

Une œuvre qui interroge la société iranienne et en scanne les fissures avec adresse et intelligence, sans jamais reléguer les femmes au second plan.

Ici, elles sont présentes, fortes, passionnées. Sur ce terrain, Asgari précise : "Les femmes ont vécu des problématiques et des expériences incroyables au fil de d'histoire contemporaine. Mais je ne vois pas de grande différence entre un homme et une femme."

Prochaine étape ? Continuer à jouer, travailler dans des films internationaux et voir son travail vu et apprécié par les critiques. Ca commence bien, en tout cas !