Comme SIBYL, 5 thérapies emblématiques du cinéma 

Dans "Sibyl", en salles le 24 mai et en compétition au Festival de Cannes, la cinéaste Justine Triet offre à l'actrice Virginie Efira, trois ans après "Victoria", le rôle d'une psy borderline. Retour en 5 films sur une profession qu'aime le cinéma !

Comme SIBYL, 5 thérapies emblématiques du cinéma 
© Le Pacte

Dans une veine très allenesque, où les mots fusent à la vitesse de l'éclair et les névroses explosent aux quatre coins de l'écran, Justine Triet signe avec Sibyl une œuvre jouissive. Trois ans après l'avoir dirigée dans Victoria, sous les traits d'une avocate pénaliste en carence d'amour, la cinéaste propose pour l'occasion à Virginie Efira d'enfiler le costume d'une psychothérapeute pas tout à fait comme les autres. Alors qu'elle entend mettre sa carrière entre parenthèses pour entamer l'écriture d'un livre, elle accepte toutefois de prendre en consultation une jeune comédienne (Adèle Exarchopoulos) enceinte d'un acteur (Gaspar Ulliel) avec lequel elle tourne, et qui est lui-même en couple avec la réalisatrice du film (Sandra Huller). Plus borderline que jamais, la spécialiste enfreint toute forme de déontologie pour nourrir son roman des confidences de sa patiente. Comme d'autres cinéastes, Justine Triet a ainsi choisi d'investir une profession qu'aime le septième art. La preuve avec cinq exemples hétérogènes.

"SIBYL // VM"

Sixième sens de M. Night Shyamalan (2000)

C'est peut-être celui qui jaillit en premier à l'esprit des cinéphiles. Dans Sixième sens de M. Night Shyamalan, l'un des films à twist les plus populaires de l'histoire du cinéma, Bruce Willis trouve l'un des plus grands rôles de sa carrière sous les traits d'un thérapeute, le Dr. Malcolm Crowe, chargé d'aider et de guider Cole Sear (Haley Joel Osment), un garçon de huit ans. Une mission loin d'être évidente puisque ce dernier, fragile et sensible, est constamment hanté par la vision de personnes décédées qui viennent lui parler et, parfois, lui demander des choses.   

Mafia Blues de Harold Ramis (1999)

C'était une époque où Robert de Niro tenait de bons rôles au cinéma. L'acteur américain campe ici un caïd de la mafia, Paul Vitti, en proie à des troubles psychologiques qui s'accompagnent de crises de larmes, de bouffées d'angoisse et autres accès de colère ou de culpabilité. Tandis que se joue bientôt la place du malfrat n°1 de la côté Est, ce new yorkais angoissé pousse la porte du psychiatre Ben Sobel (inoubliable Billy Crystal), un praticien très pessimiste quant à la guérison des patients atteints de névroses. Un duo absolument délicieux fleurit donc !  

A Dangerous Method de David Cronenberg (2011)

David Cronenberg qui s'attaque à l'épicentre de la psychanalyste, c'était presque trop beau pour être vrai. C'est pourtant chose faite avec A Dangerous Method dans lequel il met en scène Sabina Spielrein (Keira Knightley), une jeune femme victime d'hystérie qui se fait soigner par le psychanalyste Carl Jung (Michael Fassbender). Un homme duquel elle devient bientôt la maîtresse. Quand cette dernière entre en contact avec Sigmund Freud (Viggo Mortensen), leur relation est révélée au grand jour. A la fois rigide et mordant, le spectacle est intellectuellement saisissant.

La chambre du fils de Nanni Moretti (2001)

Palme d'or à Cannes en 2001, l'intense La chambre du fils de l'Italien Nanni Moretti laisse un souvenir durable et vibrant. L'intrigue se situe à Ancône, une petite ville du Nord de l'Italie où on découvre le quotidien de Giovanni (Moretti himself), un psychanalyste dont le cabinet jouxte l'appartement. Quand son fils meurt lors d'une plongée sous-marine, le monde s'écroule sur lui et son épouse. Un long cheminement psychologique, entre les mailles tenaces du deuil, s'ouvre alors. Et il est abordé avec une simplicité grandiose. L'émotion s'y précise sans pathos.     

Will Hunting de Gus Van Sant (1998)

Etre un génie peut être très douloureux. C'est en substance ce que nous dit Gus Van Sant dans le touchant Will Hunting, le portrait d'un crac qui refuse l'avenir brillant qui lui est promis pour le troquer contre des délits et une violence répétitive. A la demande d'un professeur, il évite la case prison à condition de se confier à un psychothérapeute qui va l'aider à remonter la pente. Le face-à-face entre Matt Damon, alors débutant, et Robin Williams (Oscar du meilleur second rôle masculin en 1998), fait monter une émotion forte et constante. Le film le plus mainstream de son auteur.