Royal Corgi et Les Oiseaux de Passage : nos coups de cœur du 10 avril 

Retrouvez le chemin de Buckingham avec le cabot irréisistible de la Reine d'Angleterre, vivez une guerre de clans qui confine au sublime dans la Colombie des années 70… "Royal Corgi" et "Les Oiseaux de Passage" sont nos conseils ciné de la semaine. Et, chronique de chat écrasé, le film à éviter est tout aussi animalier...

Royal Corgi et Les Oiseaux de Passage : nos coups de cœur du 10 avril 
© Apollo Films

Royal Corgi de Ben Stassen et Vincent Kesteloot

Il pose sur de nombreux clichés de la famille royale britannique et mène une véritable vie de château. Et pour cause, le corgi est la race de chien préférée des tenanciers de Buckingham. Partant de ce point de départ, les scénaristes Rob Sprackling et John R. Smith (auteurs du sympathique Gnomeo et Juliette) ont imaginé les aventures de Rex, le toutou préféré de la Reine d'Angleterre. Alors que tout se passe à merveille dans le meilleur des mondes (canins), ce dernier, un poil arrogant aux prémices de ses péripéties, se retrouve un beau matin dans un chenil, hors du confort et du nantissement massif. Résultat ? Il devra apprendre l'entraide, la cohésion et faire appel à son courage pour retourner chez lui tout en fédérant un groupe hétéroclite et attachant de chiens abandonnés et blessés. Mis en scène avec soin par le duo Ben Stassen et Vincent Kesteloot, Royal Corgi tire le meilleur de ses décors so british pour nous plonger, avec malice et rythme, dans une épopée roborative. Porté par les voix de Guillaume Gallienne, Shy'm et Franck Gastambide, ce divertissement a, somme toute, ce qu'il faut dans sa généreuse gamelle pour contenter petits et grands enfants. What else ?         

Avec Guillaume Gallienne, Shy'm, Franck Gastambide (1h32)

"Royal Corgi // VF"

Les Oiseaux de Passage de Ciro Guerra et Cristina Gallego

Film d'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes l'année dernière, Les Oiseaux de Passage de Ciro Guerra et Cristina Gallego pose un regard singulier et peu commun sur le mécanisme des cartels, bien loin de l'imagerie de Narcos, Scarface et autre Sicario. Ici, il y a une volonté claire de retourner dans une forme de source, dans un épicentre à la fois mystique et terrestre, peuplé de paysages et de visages forts sur lesquels la caméra s'attarde. Des lieux et des destins qu'elle scrute comme pour en expurger une réponse, ou du moins, un début d'explication sur l'engrenage qu'enfante souvent le trafic de drogue. Nous sommes précisément au milieu des seventies, en Colombie. Une famille d'indigènes Wayuu prend le risque de bousculer ses us et coutumes pour s'adonner à la vente de marijuana en direction d'une jeunesse américaine jamais rassasiée. Les clans se forment, le sang coule, les liens s'effilochent : il n'y a peut-être rien de nouveau sous le ciel des narcotrafiquants, mais la mise en scène déployée, servie par une photo démentielle, offre de grands moments de cinéma. Une découverte hautement recommandable ! Mehdi Omaïs   

Avec José Acosta, Carmiña Martínez, Jhon Narváez (2h01)

"Les oiseaux de passage // VOST"
  • COUP DE GRIFFE

Simetierre de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer

© Paramount Pictures

Près de trente ans après l'adaptation de Mary Lambert, voilà que le cinéma s'empare une seconde fois du roman culte de Stephen King, paru en 1983, en prenant quelques petites libertés. Le point de départ ? Le docteur Louis Creed, son épouse et leurs deux enfants quittent Boston pour une maison du Maine, loin des villes, espérant que cette ruralité leur apportera bonheur et épanouissement. Sauf que le toubib découvre rapidement l'existence d'un cimetière, à une encablure, tapi dans les bois. Par-delà se cachent des forces insaisissables capables de ramener les humains, comme les animaux, à la vie. C'est ce que la famille découvre, à ses dépens, après le retour sur Terre de leur chat qui, pourtant écrasé, revient à la maisonnée dans une humeur terrifiante (c'est le seul point positif du film). Malheureusement, rien n'est en effet flippant dans cette relecture purement cosmétique, aux contours frelatés, de l'œuvre de King. Jumpscares avariés, ambiance guignolesque, interprétations d'une paresse folle (étonnant pour un acteur de l'acabit de Jason Clarke)… Tout suinte là le divertissement préfabriqué à des fins mercantiles. Malgré les moues géniales du chat, l'horreur mérite plus de rigueur, de travail et, surtout, d'originalité. 

Avec Jason Clarke, Amy Seimetz, John Lithgow (1h41)

"SIMETIERRE // VOST"