CELLE QUE VOUS CROYEZ... : nos coups de cœur ciné du 27 février

Entrez dans l'intimité du mythique comédien Robert Mitchum ou soyez complice du mensonge que Juliette Binoche échafaude sur les réseaux sociaux... "Nice girls don't stay for breakfast" et "Celle que vous croyez" sont nos conseils ciné de la semaine !

CELLE QUE VOUS CROYEZ... : nos coups de cœur ciné du 27 février
© Diaphana Distribution

Coups de coeur 

Celle que vous croyez de Safy Nebbou

© Diaphana Distribution

Pour espionner son amant, Claire, la cinquantaine, crée un faux profil sur Facebook, prenant l'identité d'une ravissante stagiaire de mode de 24 ans. Un geste en apparence inoffensif qui va pourtant provoquer des réactions en chaîne. Notamment quand Alex, un pote de son ex, tombe en pamoison devant sa nouvelle identité et engage une conversation qui redonne d'intenses couleurs à son quotidien (beaucoup) trop monochrome. De smileys en messages, de clics en clics, le courant passe et la quinqua, cadenassée dans un avatar duquel il est impossible de sortir, est bientôt séduite à son tour. Adapté du roman homonyme de Camille Laurens, Celle que vous croyez de Safy Nebbou est porté par la prestation engagée de Juliette Binoche, qui se donne entièrement à ce rôle difficile et piégeur. Grâce à une mise en scène maîtrisée et ludique, qui s'articule entièrement autour d'elle, de son visage et de son souffle, le spectateur est convié à une spirale de mensonges et devient à la fois complice et témoin de faits malaisants. Le constat, jubilatoire, se révèle également glaçant dans sa faculté à nous alerter sur les dangers insidieux tapis au cœur des réseaux sociaux.  

Avec Juliette Binoche, François Civil, Nicole Garcia (1h41)

"CELLE QUE VOUS CROYEZ"

Nice girls don't stay for breakfast de Bruce Weber

© La Rabbia

Présenté en septembre dernier au Festival du Film Américain de Deauville, le documentaire Nice girls don't stay for breakfast –d'après la chanson de Julie London– est une œuvre à laquelle son réalisateur, le photographe Bruce Weber, avait pensé depuis longtemps. En l'occurrence : un portrait du mythique comédien Robert Mitchum. Mauvais coup du destin : la star s'en est allée aux prémices de l'initiative, plongeant les fans dans la tristesse et renvoyant le projet dans les cartons. Un peu plus de vingt ans après, Weber a ressorti les images qu'il avait tournées avant la disparition de l'acteur (en noir et blanc, 35 mm et 16 mm), le 1er juillet 1997, pour les entrelacer aux nombreux témoignages de ceux qui l'ont connu et/ou aimé. Défilent ainsi les propos éclairants et touchants de Marianna Faithfull, Johnny Depp, Rickie Lee Jones ou encore Benicio Del Toro. Sans forcément en apprendre en profondeur sur l'interprète des cultissimes La nuit du chasseur ou La rivière sans retour, cette œuvre dévoile le caractère plus sensible de son sujet principal, fan de poésie et de musique, et propose une image éloignée de celle de l'homme viril exprimée au gré de ses films. Instructif. 

Avec Robert Mitchum, Dr. John, Benicio del Toro (1h30)

"Nice Girls Don't Stay for Breakfast // VOST"

Coup de barre

Escape Game de Adam Robitel

©  Sony Pictures Releasing France

Ils sont six. Ils ne se connaissent pas mais ont tous reçu la même invitation : se rendre dans un lieu secret et se prêter à un escape game dont le gagnant se verra remettre 10 000 dollars. Il y a l'ado geek, le chauffeur routier, l'étudiante matheuse, l'ex-soldate traumatisée, le golden-boy de la banque et l'employé d'épicerie. Lors des premières épreuves, durant lesquelles les candidats réalisent que le jeu peut carrément leur coûter la vie, le public s'amuse et vibre (potentiellement). Hélas, l'intérêt s'estompe fissa. Ce gadget filmique d'Adam Robitel est en effet une œuvre purement programmatique, davantage usinée par des marketeurs que par un cinéaste. Le scénario tente de conférer une ébauche de psychologie à des personnages archétypaux tandis que les dialogues souffrent d'anémie poussée. Avec ses scènes d'action sages et atrocement aseptisées (pas une goutte de sang à l'horizon), Escape Game ressemble à une maison hantée sans fantômes et échoue son mashup Destination Finale/Saw/Fort Boyard. On en ressort aussi indemnes que ses héros aux plaies lyophilisées. Dès que vous apercevez une porte entrouverte, fuyez !  

Avec Taylor Russell McKenzie, Logan Miller, Deborah Ann Woll (1h39)

"Escape Game // VOST"