No Land's Song : chère, chère liberté

En Iran, les chanteuses sont muselées. Depuis 1979, elles ont interdiction de se produire seules devant un public mixte. Une aberration qui a révolté la compositrice Sara Najafi : elle a décidé d'organiser un concert féminin. Son frère en a fait un film, au cinéma le 16 mars : "No Land's Song".

No Land's Song : chère, chère liberté
© Jour2fête

La voix des femmes est-elle si dangereuse qu'elle mérite d'être étouffée ? C'est ce que semble penser la république islamique d'Iran. Depuis la révolution de 1979, les femmes n'ont le droit de chanter en public qu'en tant que choristes pour accompagner des hommes. Une décision sexiste qui révolte la compositrice Sara Najafi. Pour faire entendre sa voix et celle de ses paires, la musicienne a décidé de contester la charia et d'organiser un concert de chanteuses.
La voilà embarquée dans une galère de plusieurs années, mise en lumière par le film de son frère Ayat, No Land's song, en salles le 16 mars. Des négociations en caméra cachée avec la guidance islamique aux répétitions avec les artistes françaises invitées (Elise Caron, Jeanne Cherhal et Emel Mathlouthi), de Téhéran à Paris, le réalisateur suit ce combat au nom de la liberté d'expression. À travers sa caméra, le concert à première vue anecdotique se transforme en plaidoyer pour la culture. Médusé, on découvre la censure, le tabou féminin et les menaces. Agacé, on fait "non" de la tête en rythme avec les chants persans. Admiratif, on applaudit le courage et l'obstination de cette héroïne des temps modernes.

L'affiche du film © Jour2fête