Cannes [EN DIRECT] : Zoé Bruneau, débutante chez Godard

La plupart des actrices rêvent de tourner avec Godard, elle c'est déjà fait. Pour son premier film de cinéma, Zoé Bruneau se paie le luxe de jouer dans Adieu au langage du célèbre réalisateur et de monter les marches du Festival de Cannes, ce mercredi 21 mai. Sur la Croisette, la timide mais drôle actrice nous a accordé un peu de temps à quelques heures de son moment de gloire sur le tapis rouge.

Le Journal des Femmes : Tout le monde doit vous le demander. Comment se retrouve-t-on à tourner son premier film sous la direction de Jean-Luc Godard ?
Zoé Bruneau : Par chance ! Il est tombé sur une photo de moi et a demandé à son assistant de me voir. C'était en 2011. La vidéo de cette rencontre lui a plu, puis nous nous sommes vus pour un entretien qui ressemblait plus à une conversation.

Cela a dû vous marquer puisque vous en avez fait un livre, En attendant Godard. C'était un moyen de rendre les choses plus réelles ?
Au départ, je n'avais pas envie d'écrire un livre. Je prenais surtout des notes à la manière d'un journal de bord, pour ne rien oublier de cette super expérience. Et aussi parce que c'était très long ! De la rencontre à la fin du tournage, il s'est passé deux ans...

Qu'avez-vous appris ?
La patience (sourire). Mais aussi la peur que tout soit reporté ou annulé.

Comment décrivez-vous le célèbre réalisateur ?
Il est indéfinissable (rire) ! Je plaisante, il est insaisissable. Et impressionnant, aussi.

La bande-annonce d'Adieu au langage est très conceptuelle. De quoi parle le film ?
Il parle de ce qu'on y trouve : de l'acceptation de l'autre et du quotidien. En fait il est comme Jean-Luc Godard, assez indéfinissable.

Quel a été le pire et le meilleur moment du tournage ?
Le pire, c'était un jour où Godard n'était pas content de notre travail. On tournait nos premières scènes avec Richard Chevalier et j'avais très peur de ne pas le satisfaire. Le meilleur souvenir, c'est une prise de son en extérieur, au milieu des roseaux. On s'est beaucoup amusé.

Qu'avez-vous ressenti quand vous avez vu Adieu au langage pour la première fois ?
J'étais très heureuse et séduite par le résultat. Je ne me suis pas pas aimée, donc je me dis que ça passe (rire).

Comment vous est venue l'idée de devenir comédienne ?
Au départ, je ne voulais pas jouer mais être de l'autre côté : réaliser ou écrire. Alors j'ai pris des cours de théâtre pour apprendre à diriger des comédiens et j'ai adoré !

Pas trop stressée par votre premier Festival de Cannes ?
Non, je trouve ça super ! Je ne suis pas paniquée parce que l'attention est plutôt portée sur Jean-Luc Godard.

Et pour la montée des marches ?
J'étais très émue quand j'ai appris que j'allais monter les marches. Je me suis demandé ce que j'allais me mettre... J'ai peur de trembler ! Je ne suis pas très à l'aise avec des talons hauts et la chute, ça a déjà été vu (rire).

Jean-Luc Godard a affirmé qu'il ne viendrait pas à Cannes, vous n'êtes pas trop déçue ?
Si, un petit peu. Mais je ne suis pas très étonnée par son choix. Par contre, s'il change d'avis et qu'il décide de venir, là il me surprendra !

Beaucoup d'actrices françaises veulent tourner avec Jean-Luc Godard. Vous, vous avez commencé par ça ! Avec quel réalisateur rêveriez-vous de tourner ?
Je peux m'arrêter alors (rire). J'aimerais bien être dirigée par une femme. Jane Campion, pourquoi pas ? J'ai adoré sa série Top of the Lake et je parle très bien anglais, vous pouvez le noter (rire) !

Qu'est-ce qu'on vous souhaite pour la suite ?
D'être reconnue dans mon milieu. Que des cinéastes projettent des envies de rôle sur moi. Ca, ce serait bien.

Si vous étiez..
Un film : Les Oiseaux d'Hitchcock 
Un ou une chanteur(se) : Jeanne Moreau
Un roman : Tout ce que j'aimais de Siri Hustvedt
Un parfum : celui des pivoines
Un plat : le boeuf bourguignon
Une drogue : la cigarette
Un homme : Jean-Luc Godard !