Un classement qui fait mal : ces 4 villes officiellement élues... "les plus moches de France" en 2025
La Provence et ses ocres. L'Alsace et ses colombages. La Bretagne et ses granits.... Mais dans ces endroits-là, le patrimoine français grince des dents. La faute à des panneaux publicitaires en vrac et à des choix urbanistiques et architecturaux plus que discutables.
De la lumière dorée de la Provence aux toits pentus d’Alsace, en passant par les pierres bretonnes et les bastides du Sud-Ouest, la France séduit depuis toujours les voyageurs du monde entier par la beauté et la diversité de ses paysages bâtis. Villages perchés, ruelles pavées, façades colorées ou monuments historiques : chaque région raconte une histoire unique qui fait du pays une destination incontournable pour les amateurs de patrimoine et de charme local. Cette richesse architecturale, véritable moteur du tourisme français, témoigne de siècles d’histoire, de traditions et de savoir-faire. Pourtant, cet aspect si apprécié se voit aujourd’hui fragilisé dans plusieurs communes, où des choix publicitaires, urbanistiques ou architecturaux discutables altèrent l’harmonie générale.
Face à ces dérives, l’association Paysages de France tire la sonnette d’alarme et appelle à préserver l’esthétique qui fait la renommée du territoire auprès des visiteurs du monde entier, à travers une action un peu particulière mais efficace. “Il ne s’agit pas d’un concours des villes les plus laides, mais de lieux qui symbolisent la défiguration du paysage”, rappellent ses représentants, espérant que les "prix” contribueront à ouvrir les yeux sur les excès du modernisme mal intégré. L’association vient en effet de publier son palmarès 2025 des "villes les plus moches de France", un classement destiné à illustrer les tensions croissantes entre modernité et respect du patrimoine.
En tête, la commune vendéenne de Saint-Gervais, dans les Pays de la Loire, fait figure de symbole : un panneau d’information numérique flambant neuf y a été installé face au portail d’une église historique, créant une dissonance visuelle qui a valu au village la mention “Rien ne nous sera épargné” ! D’autres exemples viennent renforcer le message porté par Paysages de France. À Vendargues, dans l’Hérault, une véritable “forêt publicitaire” s’est dressée aux abords d’une route départementale, où des dizaines de panneaux colorés perturbent désormais le paysage typique du piémont méditerranéen.
Plus au nord, à Bernay, dans l’Eure, c’est un panneau isolé en plein milieu d’un champ qui interpelle : inutile et mal placé, il incarne pour l’association une forme d’absurdité dans la gestion de l’espace rural. Enfin, à Limoges, en Haute-Vienne, l’entrée d’une zone commerciale est marquée par un panneau gigantesque, surnommé “Monument au moche”, dont la taille démesurée contraste avec le cachet historique de la ville porcelainière.
À travers ces exemples, Paysages de France souligne combien certains choix d'aménagement – panneaux numériques, signalétiques commerciales, dispositifs publicitaires – peuvent altérer profondément l'identité des territoires. L'association appelle à une réflexion collective pour que la modernité s'intègre avec plus de finesse dans les paysages urbains et ruraux, sans effacer ce qui fait le charme et la singularité du patrimoine français.