"Ma première fois dans un club BDSM" (Jeanne, 30 ans)

Jeanne a presque 30 ans quand elle assume son attirance pour le BDSM. Le jour où une connaissance lui confie s'être rendue dans un club, sa curiosité est sans limites : elle veut essayer.

"Ma première fois dans un club BDSM" (Jeanne, 30 ans)
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J'ai plongé dans l'univers du BDSM pour la première fois après avoir posé mes valises à Paris. Pendant mes études à Rennes, mon premier partenaire m'avait accoutumé aux pratiques un peu plus kinky. Menottes, fouet, foulard – j'ai effleuré cet univers sans vraiment l'assumer pleinement. J'aimais être dominée durant le sexe, mais j'avais une vision très normée de cela : je pensais simplement être une femme sans réel fantasme, qui a besoin d'être guidé, qu'un homme la domine pour prendre du plaisir. Je me contentais de dire à mes amies que j'explorais le côté plus "brutal" du sexe, sans jamais utiliser le terme "BDSM".

En cinq minutes, elle m'a exprimé comment elle aimait être dominée

À Paris donc, durant une soirée un peu arrosée, je discute avec cette amie d'amie qui me raconte, sans aucun détour, être une amatrice de BDSM. C'est là que tout a basculé. Elle en parlait avec tellement de légèreté, comme si elle me disait préférer telle marque de vêtement à une autre. En 5 minutes, elle m'a exprimé comment elle aimait être dominée, comment elle dominait, ses jeux préférés et surtout, où elle se rendait. Cela tombait à point nommé : cela faisait un an que j'étais célibataire, après une rupture douloureuse. J'étais en pleine exploration, de moi-même, de mes envies, de mes désirs et tout ce que je voulais, c'était en découvrir toujours plus. Un soir d'hiver pluvieux, je me suis rendue dans le club recommandé par cette amie d'amie. J'y suis allée sans attente particulière, prête à m'immerger dans l'inconnu. Ce fut une soirée pleine de surprises, où j'ai beaucoup observé, avant de lâcher prise et de participer, pour le meilleur.

Un soir d'hiver pluvieux...

Quand je suis arrivée, j'étais pleine d'appréhension : à côté de toutes ces personnes, je me sentais novice, c'était ma première fois. Je suis immédiatement allée me commander une boisson au bar, pour me donner du courage et j'ai déambulé dans les pièces, en regardant. Le club était conçu comme une boîte de nuit classique, mais avec des espaces privés comprenant des lits et des accessoires pour des jeux sexuels allant de légers à plus intenses. Dans chaque pièce, une diversité de pratiques et de personnes. Certains observaient, d'autres participaient. 

Deux femmes m'ont invitée à les rejoindre

Le BDSM que j'ai découvert était bien loin des stéréotypes. Ce que j'ai tout de suite remarqué et apprécié, c'est qu'il y avait toutes sortes de personnes : maigres, grosses, des hommes en cuir, avec des t-shirts de comics, des personnes nues avec des vergetures, des poils… Un homme torse-nu et cagoulé, au visage de chien guidé par une maîtresse, un couple sur une balançoire sexuelle. Parmi tous ces individus, deux femmes avaient attiré mon regard, elles étaient assises sur un canapé en cuir, s'embrassaient et se caressaient. Jusqu'à présent, je n'avais fréquenté que des hommes, mais en les voyant comme ça, j'ai ressenti un frisson dans mon cou. Elles ont capté mon regard, m'ont souri, je leur ai rendu leur sourire. Elles m'ont alors invité à les rejoindre. Je leur ai dit que c'était ma première fois ici, que j'étais surtout là pour regarder. Elles m'ont pris sous leur aile et ont partagé avec moi leurs propres débuts dans ce type d'établissement, me racontant leur première fois, m'expliquant les règles qui pourraient m'être utiles.

J'étais au centre de la pièce, les bras en l'air, à leur merci 

Au sein du club BDSM, certains parlent, d'autre jouent, se dominent, sont dominés. Certaines choses peuvent déranger, les gens qui jouent avec des aiguilles, le son des fouets à répétition. Ça peut aussi exciter, cela dépend vraiment des préférences de chacun, de son rapport à tout ça. Dans ce lieu, il est possible de s'immerger totalement et de participer, notamment à du sexe en groupe, de l'échangisme, du côte à côtisme… mais aussi de se retrouver dans sa bulle. Après avoir discuté avec les deux femmes, elles m'ont proposé de m'initier doucement, en rejoignant une salle où il y avait du bondage. J'avais envie d'essayer, de coupler les premières fois : avec une femme – puisque j'étais à l'aise et en confiance avec elles, et dans un club BDSM. Un crochet suspendu au plafond, permettait d'accrocher ses mains. J'étais alors au centre de cette pièce, les bras en l'air, à la merci de ces deux femmes. Si quelques heures avant, j'avais une boule au ventre à l'idée de participer, je relâchais complètement la pression, plus rien n'existait. Ces deux inconnues ont fouetté mon corps, l'ont embrassé et touché un long moment, avant qu'un homme demande s'il pouvait se joindre à nous. Je l'ai autorisé, et il a commencé à participer. Très vite, j'ai senti le feu en moi.

Dans la rue, tout semblait normal, je flottais

Après avoir éprouvé un nombre infini de sensations, j'ai demandé à être détaché et j'ai invité l'homme à me suivre dans un coin de la pièce où des dizaines de personnes jouaient et examinaient. On s'est installé sur un canapé en cuir, il m'a laissé prendre le contrôle sur lui et échanger les rôles. J'étais passée dominatrice. Une fois terminé, il est reparti à ses occupations et j'ai dit au revoir aux personnes avec lesquelles j'avais échangé ces moments intenses, avant de rentrer chez moi. Dans la rue, tout semblait normal, je flottais. Plusieurs heures s'étaient écoulées, et je me sentais légère. Tout au long de cette soirée, j'ai vécu la montée des endorphines et de l'adrénaline à l'intérieur de mon corps. C'était une expérience positive, où le consentement, l'écoute et la bienveillance étaient au rendez-vous. J'y suis retournée quelques fois, certaines soirées étaient plus mémorables que d'autres. Le BDSM et les clubs plus particulièrement, donnent l'opportunité d'apprendre la communication sexuelle, de mieux comprendre le langage corporel et de se découvrir différemment.