En couple par peur d'être seule : "Sans homme, je dépéris"

Audrey enchaîne relation sur relation pour éviter à tout prix le célibat. Sans l'autre, sans le couple, il est impossible pour elle de s'épanouir.

En couple par peur d'être seule : "Sans homme, je dépéris"
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J'ai eu mon premier amoureux à 16 ans et nous sommes restés 13 ans ensemble. Notre histoire a été très belle les premières années, mais au bout de 8 ans, j'ai commencé à me poser des questions. Ça ne marchait plus vraiment, mais je n'envisageais pas pour autant de le quitter. J'ai donc commencé une psychanalyse pour parler de mes problèmes de couple… Et j'ai mis 5 ans à le quitter. Au fond, je suis restée car je n'envisageais pas d'être seule même si à l'époque, ce n'était pas encore très conscient pour moi. J'ai quitté cet amoureux le jour où j'ai enfin rencontré quelqu'un d'autre avec qui j'ai passé 6 mois environ. Il ne me plaisait pas plus que ça, notre histoire n'en valait pas vraiment la peine mais au moins ça me permettait de ne pas être seule. J'ai donc continué à sortir avec mes copines et à regarder les hommes autour de moi.

"J'ai pu le quitter car j'avais quelqu'un d'autre en vue"

J'ai pu le quitter car j'avais quelqu'un d'autre en vue. Je suis tombée éperdument amoureuse de cet homme avec qui j'ai passé 5 ans. J'ai même quitté la France pour m'installer en Suisse avec lui. Il avait déjà 3 enfants et n'était pas prêt à en avoir à nouveau alors que je rêve de devenir mère. Nous avons vécu un amour fou pendant 4 ans. La dernière année a été très compliquée en raison de cette différence de projet pour l'avenir. J'ai eu du mal à acter la séparation, je n'avais personne en vue, j'étais seule dans un autre pays. J'ai déménagé dans un autre appartement tout en continuant à le voir pendant plusieurs mois. Le soir même où je me suis décidée et où je lui ai annoncé notre séparation "définitive", je me suis inscrite sur Tinder. 48 heures après, je faisais ma première date. J'ai donc très vite fait des rencontres et ai vécu 3 histoires de plusieurs mois.

J'ai donc enchaîné les amourettes jusqu'à une rencontre un peu plus sérieuse. Au bout d'un mois et demi, mon nouvel amoureux s'est installé chez moi et notre histoire a duré un an et demi jusqu'au jour où mon ex, le Suisse pour lequel j'ai déménagé dans ce pays, est revenu frapper à ma porte. J'ai donc décidé de me séparer, mon couple commençait déjà à battre de l'aile. Aujourd'hui, nous tentons une nouvelle histoire ensemble, presque 3 ans après notre séparation. 

"J'ai besoin d'aider l'autre, je cible des hommes un peu cabossés"

Je m'embarque toujours dans les histoires avec la même rapidité. Je peux faire des folies comme vivre ensemble au bout de quelques mois, j'aime l'amour. La place que j'ai auprès d'un homme et la fonction qui en découle sont primordiales pour moi. J'ai besoin d'aider l'autre et donc je me mets en couple avec des hommes qui ont besoin de moi, des types un peu cabossés par la vie. Sans l'autre, sans le couple, j'ai du mal à me construire et à m'épanouir dans le célibat. Même si j'ai un travail qui me passionne, beaucoup d'amis, je ne peux pas être seule, je ne me sens rien sans un partenaire. Je dépéris, je ne mange pas, je travaille non-stop, j'appelle mes amies en permanence. C'est un peu un effondrement. J'ai besoin d'un homme pour ne pas être au plus bas. Je ne peux envisager les séparations que parce que j'ai la perspective d'un ailleurs, que ça dure ou non. A un moment donné, j'ai beaucoup réfléchi à ce besoin et à cette incapacité à être seule et à ne pas réussir à m'épanouir sans un homme. Aujourd'hui, j'ai fait le deuil de la vie en solo. Ce que je recherche, c'est une relation sur du long terme. Ces deux dernières années, j'ai enchaîné les histoires courtes mais c'est plus une conséquence du travail analytique que j'ai pu faire : je sais plus rapidement si l'histoire me convient ou non et donc je n'attends plus plusieurs années avant de rompre. Au fond, j'ai du mal à faire le deuil d'une relation idéale, du prince charmant même si je suis sensibilisée au fait que le conte de fée n'existe pas.