Le jour où Clarisse Agbegnenou a pris sa revanche aux Jeux olympiques de Tokyo

Elle aura attendu cinq ans pour enfin monter sur la plus haute marche du podium des Jeux olympiques. Le 27 juillet 2021, la judokate Clarisse Agbegnenou remportait la médaille d'or dans la catégorie des – de 63 kg. Retour sur cette journée forte en émotions.

Le jour où Clarisse Agbegnenou a pris sa revanche aux Jeux olympiques de Tokyo
© Zuma/ABACA

Avant l'or, il y a eu l'argent. En 2016, aux Jeux de Rio, la judokate Clarisse Agbegnenou échoue en finale face à la Slovène Tina Trstenjak. Un podium au goût amer. La Française est "déçue" et reconnaît avoir manqué de patience. Son adversaire s'est alors engouffrée dans la brèche pour la renverser. Mais la combattante entraînée par Larbi Benboudaoud n'est pas du genre à reculer devant les épreuves. Elle va patienter cinq longues années (la pandémie de Covid-19 ayant décalé d'une année supplémentaire les Jeux de Tokyo) pour prendre sa revanche et tenter de s'adjuger enfin le titre manquant à son palmarès. 

Un tour après l'autre

Cinq fois championne du monde, cinq fois championne d'Europe. Lorsque Clarisse Agbegnenou débarque à Tokyo, terre de judo, à l'été 2021, la Française impressionne. Porte-drapeau de la délégation nationale, elle est l'un des grands espoirs de médaille du pays. Mais ce titre, la judokate veut aller le chercher pour elle. Sportive aguerrie, elle sait que rien n'est joué d'avance. Sa domination mondiale n'y changera rien. Il faudra être présente, le jour J, sur le tatami et se débarrasser de ses adversaires les unes après les autres. 

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Clarisse Agbegnenou et Tina Trstenjak lors de la finale des Jeux olympiques au Japon le 27 juillet 2021 © Krasilnikov Stanislav/Tass/ABACA

Ce mardi 27 juillet 2021, Clarisse Agbegnenou se présente au Nippon budōkan de Tokyo. Au premier tour, elle rencontre la judokate belge et cap-verdienne Sandrine Billiet. Vingt secondes suffiront pour qu'elle s'en défasse. Le ton de la journée est donné. Puis c'est le tour de Juul Franssen (Pays-Bas) et de Catherine Beauchemin-Pinard (Canada). La Française est déterminée. En finale, elle rencontrera la Slovène Tina Trstenjak. Celle qui l'avait privée d'or il y a cinq ans. La judokate n'aurait pu rêver d'une meilleure revanche. 

Réécrire l'histoire

Clarisse Agbegnenou a retenu la leçon. Cette fois, pas question de se presser. Les quatre minutes réglementaires ne suffisent pas à départager les concurrentes. Place au golden score. La première combattante à marquer remporte le match. Première reprise. La Française est à l'attaque, mais ne parvient pas à faire la différence. Retour au centre. L'arbitre fait signe aux deux femmes de repartir au combat. Clarisse Agbegnenou se saisit rapidement du kimono de son adversaire et lance sa jambe avec rapidité. Tina Trstenjak bascule. Waza-ari. Le combat est terminé. 

Aussitôt, Clarisse Agbegnenou est submergée par l'émotion et tombe dans les bras de son adversaire malheureuse, encore au sol. Un geste magnifique résumant toutes les valeurs du judo. Quelques minutes après sa victoire, la judokate livre ses premières impressions au micro de France Télévisions : "C'était la plus dure journée mentalement, mais finalement c'était la plus simple. J'ai cette médaille enfin. Je n'y crois pas". Les longues heures d'entraînements ont payé : "C'est la concrétisation de toutes ces années de travail, de douleur, de peine, de sourire, de joie, d'amour et de haine", explique la licenciée du Red Star Champigny. Il est temps de savourer la Marseillaise. Une première fois. Quatre jours plus tard, Clarisse Agbegnenou se parera d'une autre médaille d'or, remportée par équipe cette fois, face aux Japonais-es. Aura-t-on le droit au même dénouement lors des Jeux de Paris 2024 ? On en rêve.