Half Marathon des Sables : le challenge de cette ancienne surfeuse pro devenue maman

Surfeuse professionnelle au début des années 2000, Caroline Sarran s'apprête à participer au Half Marathon des Sables en Jordanie. Une nouvelle aventure pour cette mère d'un petit garçon en quête d'aventure et d'émotions.

Half Marathon des Sables : le challenge de cette ancienne surfeuse pro devenue maman
© HMDS

Du 4 au 10 novembre prochain, une nouvelle édition du Half Marathon des Sables se tiendra en Jordanie, dans le désert de Wadi Rum. Une épreuve sportive au cours de laquelle les concurrent-e-s doivent parcourir en marchant ou en courant, 70, 100 ou 120 km, répartis en trois étapes. Parmi les participant-e-s, Caroline Sarran, 38 ans. Cette habitante de Capbreton dans les Landes, n'est pas une novice dans le monde du sport. Au début des années 2000, elle faisait partie de l'élite du surf français et mondial. Devenue, depuis, préparatrice mentale sportive et mère d'un petit garçon, elle souhaite aujourd'hui se lancer dans un nouveau challenge. Interview.

Journal des Femmes : Avant de vous engager sur le Half Marathon des Sables, vous avez été surfeuse professionnelle. Comment cette première carrière a-t-elle débuté ?
Caroline Sarran : J'ai toujours fait du sport quand j'étais petite. J'ai commencé à surfer vers l'âge de 5 ans, c'était vraiment un loisir. Nous étions peu de filles à pratiquer. Je m'entraînais et je faisais des compétitions avec les garçons. À mes 12 ans, j'ai participé à mes premiers championnats de France moins de 18 ans. Il n'y avait pas d'autres catégories ! Et j'ai fini deuxième. Ça a été un déclic. Je me suis dit que je n'étais pas si mauvaise que ça, que ça pouvait être un métier. Les sponsors ont suivi rapidement et j'ai ensuite été professionnelle de mes 16 à mes 25 ans.

Caroline Sarran en 2006. © Zuma Press, Inc./Alamy/Abaca

Pourquoi avez-vous décidé, à l'époque, d'arrêter ?
C'est un sport qui n'est pas facile. On est toujours dans les valises, loin de sa famille. J'avais perdu le plaisir que j'éprouvais plus jeune. Et sans plaisir, ça devient une contrainte. J'ai alors repris mes études, j'ai fait un master en management du sport et une nouvelle vie en entreprise a commencé pour moi. Mais il y a deux ans, j'ai décidé de tout envoyer valser. J'avais besoin d'avoir un métier passion comme le surf l'avait été par le passé. Je me cherche encore aujourd'hui à ce niveau-là, mais aussi dans le sport. Je me suis lancée le défi de participer à cette course pour sortir de ma zone de confort.

Ce n'est donc pas la première fois que vous prenez part à une épreuve sportive de ce type ?
J'ai participé au Laponie Trophy il y a deux ans. Mais j'avais envie d'un côté plus humain pour cette nouvelle aventure, de plus d'échanges. Le Half Marathon des Sables semble répondre à ces critères, tout en étant dans l'effort. Car je ne suis pas une coureuse à la base ! Je n'aime pas trop ça, mais j'avais envie d'un électrochoc.

Comment vous préparez-vous à affronter le désert ?
Mon point faible, c'est l'endurance. J'ai du mal avec la durée, je m'ennuie vite et je cogite. J'avais commencé à m'entraîner en mai dernier, mais des petites blessures sont venues perturber ma préparation. Après une coupure cet été, j'ai engagé un coach sportif pour faire les choses au mieux. L'idée est d'y aller progressivement, sans me blesser. Et je vois des résultats ! Je commence même à aimer courir. Certains jours, j'ai hâte d'y aller, ce qui était inimaginable pour moi avant.

Avez-vous des appréhensions avant le jour-J ?
J'en ai eu. Je craignais beaucoup les ampoules et de trop écouter les pensées qui pourraient me pousser à abandonner. Mais j'ai travaillé avec un ami qui est préparateur mental qui a apaisé tout ça. Aujourd'hui, je sais que ça peut faire partie de l'aventure, mais j'y suis préparée.

Qu'attendez-vous de cette course ?
À la naissance de mon fils, j'ai longtemps eu l'impression de n'être plus qu'une maman, même si ça évolue au fur et à mesure qu'il grandit. Petite, j'étais Caroline la sportive, Caroline la surfeuse pro et depuis que j'ai arrêté, j'ai un peu perdu cette identité. J'ai désormais envie de me retrouver pleinement, de faire des choses pour moi, pas à travers mon fils, ni mon mari. Je me suis vraiment lancé ce challenge pour renaître. Je veux évidemment terminer cette course, mais aussi aller puiser dans mes retranchements, avoir des révélations, des émotions. Je risque de verser plus d'une larme pendant la course.