Gleeden, traîné en justice: l'extraconjugalité à l'épreuve de la loi

Le Droit et l'Evangile. Les Associations familiales catholiques (AFC) accusent le site Gleeden de promouvoir l’infidélité et de violer le Code civil. Une question de mœurs et de sexualité est placée au cœur du débat du public.

«Et si cette année vous trompiez votre amant avec votre mari ?», «Etre fidèle à deux hommes, c’est être deux fois plus fidèle», «Hier Valentin, aujourd’hui, les autres». Gleeden, 2,3 millions de membres en Europe et plus d’un million en France, se targue d’être «le 1er site de rencontres extraconjugales pensé par des femmes» et s’est fait pour spécialité les aventures entre personnes mariées. Mettre en relation des esprits (et des corps) volages ? Une activité qui n’est pas du goût de tous… «Derrière l’infidélité, il y a des enfants, des familles brisées, des drames familiaux», a déclaré Henri de Beauregard, l’avocat des AFC. Cette fédération d’organisations catholiques conservatrices a assigné devant le tribunal de grande instance de Paris la société éditrice de Gleeden, Black Divine, pour «contester la légalité du site et de ses communications publicitaires».
Pour les AFC, Gleeden, en facilitant «l’adultère», fait «la promotion publique de la duplicité, du mensonge et de la violation de la loi». Si l’infidélité n’est plus une faute pénale depuis 1975, l’article 212 du Code civil dispose que «les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance». «La convention entre le site et ses membres est irrégulière car basée sur la promotion de comportements illicites», estime Me de Beauregard. «On n’oblige personne, c’est un service qu’on rend», répond-on chez Gleeden, cité par l’AFP.
Encourager le cocuage au sein du mariage: cela peut-être dérangeant, mais est-ce répréhensible ? Réponse à l’issue du procès qui devrait avoir lieu d’ici un an.