Une application anti-sexto pour protéger les ados

Dans "Men, Women and Children", en salles le 10 décembre, Jason Reitman évoque le sujet des sextos, que s'envoient aujourd'hui beaucoup d'adolescents, mais au Canada, de plus en plus d'adolescents se plaignent de recevoir des messages à caractère sexuel. Une application anti-sexto a donc été mise en place par les forces de police du pays pour endiguer ce phénomène.

C'est une "épidémie de sexting" qui touche depuis quelque temps le Canada.  Depuis deux ans, plus précisément, la Police Provinciale de l'Ontario (OPP) est "bombardée de plaintes pour sexting", selon les termes de l'inspecteur Scott Naylor, qui dirige le département des crimes sexuels.
Qu'est-ce qu'un sexto ? Le terme vient de la fusion des termes "sex" et "texto". C'est la révolution de l'Internet qui conduit de plus en plus d'adolescents à pratiquer ce type de flirt high-tech, qui peut parfois dégénérer s'il n'est pas désiré par le destinataire. Selon La Revue des Droits de l'Homme, on peut dès lors parler de pornographie enfantine auto-produite voire d'une auto-exploitation sexuelle.
C'est pour contrer ce phénomène, qui concerne principalement les adolescents, que l'OPP a imaginé une application anti-sexto.
Le but ? Inciter non seulement les plus jeunes à répondre de façon appropriée aux demandes de photos érotiques reçues par SMS, mais aussi à les signaler aux autorités. Baptisée Send This Instead ("Envoie plutôt ça" en Français), l'application a été lancée vendredi 1er août.
Comment ça marche ? L'application propose près de soixante réponses sarcastiques ou humoristiques à envoyer dès la réception d'un message à caractère sexuel, comme "Non, mais continue à prendre des selfies. Les flics vont adorer tes photos d'identité". De quoi refroidir l'ardeur des expéditeurs de sextos... Send This Instead permet aussi de transférer les sollicitations inappropriées aux forces de l'ordre en cliquant sur un simple lien.
A l'heure où plus de 30 % des adolescents américains pratiquent régulièrement le sexting, Scott Naylor déclare à l'AFP : "Cela ne va pas mettre fin au phénomène, mais nous donnons aux jeunes une manière différente d'affronter ce problème".
En France, l'entrée du terme "sexting", traduit par "textopornographie" dans le vocabulaire juridique en décembre 2013, tendait à valider cette définition réductrice et préciser les circonstances dans lesquelles le sexto est punissable. La loi du 5 août 2013 précise que le sexto ne tombe plus sous le coup de la loi pénale dès lors que les protagonistes sont consentants et qu'ils n'entendent pas diffuser ces films et/ou photos.
L'application, qui n'est  pour l'instant disponible qu'au Canada, sera bientôt accessible dans tous les pays après sa présentation mondiale à la conférence sur les crimes contre les enfants qui aura lieu à Dallas (Etats-Unis) du 11 au 14 août 2014. Elle est gratuite et téléchargeable sur Iphone et smartphones Android.

snap
Une application anti-texto pour protéger les ados  © Webstagram