Des détenues stérilisées contre leur gré

D'après un rapport publié par le bureau chargé des politiques publiques de l'Etat de Californie, 39 prisonnières américaines ont subi des stérilisations contre leur volonté.

Le scandale avait éclaté en 2013, l'Etat de Californie vient de le confirmer : 39 détenues ont subi une stérilisation forcée lors de leur séjour en prison. Entre 2006 et 2010, 144 femmes incarcérées sont ainsi passées sur une table d'opération pour y subir une ligature des trompes.
Certaines interventions sont volontaires, mais c'est loin d'être le cas pour toutes : selon un rapport publié récemment, 39 prisonnières opérées n'avaient pas donné leur autorisation légale, autorisation qui doit être signée par le médecin en charge de la prisonnière. D'autant plus qu'un délai de réflexion de trente jours avant l'intervention doit être respecté, ce qui n'a pas été fait pour 18 d'entre elles. 
Pourquoi de telles opérations ? Les prisonnières concernées sont toutes âgées de 26 à 40 ans et classées dans la catégorie "potentielles récidivistes". Selon l'administration pénitentiaire, il s'agit de détenues qui seraient donc susceptibles de retourner un jour en prison et d'y accoucher, or les prisons américaines entendent limiter le nombre de naissances dans leurs établissements...
Christina Cordero, incarcérée durant deux ans pour vol de voiture a confié au CIR (le Center for Investigative Reporting) : "On m'a donné l'impression que je serais une mauvaise mère si je ne le faisais pas".
Depuis 1994, les stérilisations réalisées en milieu carcéral doivent systématiquement être validées par les autorités californiennes. Une loi a été proposée pour limiter ce type d'interventions à des cas spécifiques : danger de mort de la mère ou impossibilité physique de mettre au monde l'enfant. Une mesure approuvée en mai 2014 par le Sénat mais pas encore par l'Assemblée américaine