Hommes et femmes, inégaux face aux cauchemars

Deux chercheurs en psychologie de l'Université de Montréal ont décortiqué les rêves de près de 600 personnes. Résultat: hommes et les femmes ne passent pas les mêmes nuits...

Deux chercheurs en psychologie de l'Université de Montréal, Geneviève Robert et Antonio Zadra, ont analysé les rêves de près de 572 personnes, en leur demandant de les noter chaque matin pendant cinq semaines.
Ces travaux, publiés en février dans la revue Sleep, à la base destinés à améliorer la prise en charge des troubles du sommeil (notamment lorsqu'ils sont liés à un stress post-traumatique), ont finalement amené des conclusions étonnantes : les hommes et les femmes ne seraient pas égaux face aux cauchemars. 

En effet, les femmes sont plus souvent réveillées par leurs rêves, mais le contenu de leurs cauchemars diffère aussi. Les hommes sont davantage susceptibles de faire des cauchemars mettant en scène des catastrophes naturelles (inondations, tremblements de terres, incendies notamment), tandis que les femmes rêvent de conflits personnels comme de disputes avec leur conjoint, faisant naître des sentiments d'humiliation, de frustration ou d'impuissance.

Les chercheurs désirent également différencier les cauchemars des mauvais rêves : un cauchemar est un rêve plus intense et perturbant, qui peut nous faire réveiller en sursaut. Un mauvais rêve en revanche, est simplement un rêve désagréable, mais qui ne l'est pas au point de nous réveiller.

De plus, si la plupart des cauchemars sont moins rationnels que les autres rêves, ils ne font pas forcément peur. Ils peuvent aussi provoquer des sentiments de tristesse, de culpabilité ou de répulsion.  Ainsi, les cauchemars dits classiques comme se retrouver nu dans un lieu public, tomber dans le vide ou être poursuivi ne constituent que 2% seulement des cauchemars étudiés. D'après l'étude, 22% des cauchemars finissent bien.