Centrafrique : une femme présidente, un espoir d'apaisement

Catherine Samba-Panza a été élue présidente par intérim par le parlement centrafricain, avec pour mission première de ramener la paix dans un pays déchiré par des tueries inter-religieuses.

Le parlement provisoire centrafricain, le CNT a voté en milieu de journée lors d'une séance publique pour élire un nouveau chef d'état de transition. Huit candidats étaient en lice, et c'est l'actuelle maire de Bangui, Catherine Samba Panza, qui l'a emporté au second tour face à Désiré Kolingba, fils de l'ancien président de Centrafrique André Kolingba (1981-1993).
Sous les applaudissements de l'assistance qui a entonné l'hymme national centrafricain, Catherine Samba-Panza a aussitôt appelé tous les Centrafricains à cesser les violences. Elle a lancé un "appel vibrant" aux miliciens chrétiens et aux combattants musulmans ("ses" enfants anti-balaka et "ses" enfants ex-Séléka) à déposer les armes.

"A compter de ce jour, je suis la présidente de tous les Centrafricains sans exclusive", a-t-elle assuré.

Le président de la République française a félicité Catherine Samba-Panza pour son élection, selon un communiqué de l'Élysée. Soulignant qu'?"il lui revient désormais de mener à bien la réconciliation et l'apaisement nécessaires en RCA, en vue de la tenue d'élections démocratiques?", François Hollande assure, un mois et demi après le début de l'intervention militaire française, que "la France se tient à ses côtés dans cette tâche difficile".
A Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé le lancement d'une opération militaire de l'Union européenne (UE) en Centrafrique, en appui aux forces africaine et française, avec des soldats - leur nombre pourrait s'élever à 500 - qui seraient chargés d'aider à la sécurisation de Bangui, a-t-on indiqué de source officielle.
Toujours à Bruxelles, les pays donateurs se sont engagés à débloquer près de 500 millions de dollars pour la Centrafrique en 2014, ont indiqué l'UE et l'ONU. Ils "se mobilisent totalement pour tenter de mettre fin à la grave crise" humanitaire de la Centrafrique, qui "a été si longtemps oubliée", a déclaré la commissaire européenne à l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva.

Malgré ces promesses d'aide, pour la nouvelle élue "ce ne sera pas une partie de plaisir", a déclaré la présidente en exercice du CNT, Léa Kouyassoum Doumta, invitant les parlementaires à "avoir une pensée" pour les populations de province "abandonnées à elles-mêmes" et pour les centaines de milliers de personnes déplacées.