Avortement : lancement d'un site "neutre "

Des messages sournois anti-avortement ont envahi La Toile. Cette profusion d'informations partiales sur Internet a poussé le gouvernement à lancer un site "neutre".

Présenté ce vendredi 27 septembre par la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, le site délivre des informations sur l'avortement en France. Ainsi, les adresses d'associations, les contacts de centres de planification ou même les informations sur la législation seront indiqués sur www.ivg.gouv.fr.
Un site "neutre et fiable" selon la ministre qui servira à contrer les autres publicités ou messages des organisations anti-avortement qui gagnent du terrain sur la Toile. Le Haut conseil pour l'égalité entre les femmes et les hommes a en effet pointé du doigt la forte influence des sites anti-IVG sur Internet. Ainsi, sur plusieurs de ces sites apparaissaient des messages moralisateurs tels que : "l'interruption volontaire de la grossesse comporte des risques qui peuvent apparaître rapidement ou avec le temps". Pour contrecarrer ces nombreux sites, le Haut Conseil pour l'Egalité entre les Femmes et les Hommes a recommandé la création d'un site institutionnel neutre.
"Personne ne pourra nous reprocher d'être pro-ceci ou anti-cela", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, selon l'AFP. Le but de ce site "neutre" est de garantir des informations exactes sur l'IVG afin que la patiente se sente en sécurité et le plus avisé possible. Cette décision survient également après que plusieurs femmes ont contacté le serveur d'écoute anonyme et gratuit rattaché à l'un des sites anti-IVG. "Le bébé, il n'y a pas une petite voix en vous qui vous dit que vous le désirez ?" a déclaré la personne au bout du fil, tentant de convaincre une jeune femme de ne pas procéder à un avortement.
"L'information n'était pas objective, ils ne respectent pas le droit à l'avortement", s'est-elle plainte.
Le portail officiel d'information a été lancé le 28 septembre, à l'occasion de la journée mondiale de mobilisation pour le droit à un avortement légal et sûr. Une décision utile surtout lorsque l'on sait que 40 % des femmes ont recours à une IVG dans leur vie.