Une ministre noire italienne insultée

Roberto Calderoli, vice-président du Sénat italien, a comparé Cécile Kyenge, une ministre italienne d'origine congolaise, à un orang-outan. Ce n'est pas la première fois que la jeune femme est la cible de moqueries.

"Quand je vois des photos de Kyenge, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle a les traits d'un orang-outan, même si je ne dis pas qu'elle en est un", a déclaré le vice-président du Sénat italien, Roberto Calderoli, lors d'un rassemblement politique à Treviglio (au nord de l'Italie), samedi 13 juillet.
Cécile Kyengepremière et unique ministre de couleur noire du gouvernement, a été la cible des moqueries du sénateur italien, qui n'a pas fait dans la finesse en la comparant à un animal grossier de la jungle.
Ce n'est pas la première fois que Cécile Kyenge, qui se bat contre le "racisme institutionnel" fait les frais de remarques insultantes. En effet, lors de sa première apparition à l'Assemblée nationale, les insultes n'ont cessé de fuser. "Négresse", "bonga-bonga" ou encore "étrangère", la Congolaise s'en est pris plein la tête. Dur à encaisser pour la jeune femme, qui se bat tous les jours pour défendre sa place au sein du gouvernement.
L'insulte raciste n'étant pas un délit en Italie, le sénateur Roberto Calderoli ainsi que d'autres ministres ayant porté outrage à Cécile Kyenge, ne seront pas sanctionnés. Le vice-président italien a même rétorqué que ses propos n'étaient pas blessants. "Je n'avais pas l'intention de blesser et si la ministre Kyenge l'a été, j'en suis désolé, mais mes propos ont été tenus dans le cadre d'un discours politique beaucoup plus large qui critiquait la ministre et ses choix", a-t-il affirmé. Pas sûr que cela suffise pour réconforter Cécile Kyenge.