Attention à ne pas manger sous le coup de l'émotion

Vous êtes du genre à avaler un paquet de chips quand vous êtes vexée, à terminer le fromage à la première contrariété ou à vous enfiler une plaque de chocolat pour vous réconforter ? Soyez vigilante, l'influence des facteurs psychologiques sur l'obésité est de plus en plus reconnue.

De fait, relativement peu d'informations sont disponibles sur "l'émotionalité alimentaire" et ses conséquences sur la balance, selon la chercheuse Sandrine Péneau (Université Paris13, équipe de coordination de l'étude NutriNet-Santé) qui s'est penchée sur le sujet.
Elle a, avec ses collègues, interrogé un échantillon de 35 641 adultes français participant à l'étude NutriNet-Santé qui regroupe plus de 244 000 internautes. Le questionnaire a permis de mesurer la tendance à s'empiffrer sous le coup de sentiments négatifs (se sentir seul, nerveux, déprimé).
Les émotions ça creuse, a-t-on coutume de dire. Pourtant, cette réaction très répandue chez les femmes, notamment celles qui sont régime, peut provoquer du surpoids.
Plus sensibles, plus promptes à compenser leurs ressentis par le grignotage, les femmes (52%) ont davantage tendance à se réfugier dans la nourriture que les hommes (20%), selon l'étude mise en ligne par l'American Journal of Clinical Nutrition. Et, frustration oblige, celles qui suivent un protocole amaigrissant se jettent plus encore (71%) sur les reste dans le frigo, les bonbons et les paquets de gâteaux que les personnes qui ne contrôlent pas leur silhouette (35%).

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Attention à ne pas manger sous le coup de l'émotion © konradbak - Fotolia.com

"Parmi les femmes qui ne surveillent pas leur alimentation, celles qui ont une forte émotionalité alimentaire ont cinq fois plus de risque d'avoir des kilos en trop en comparaison de celles qui ne mangent jamais sous le coup de l'émotion", a expliqué à l'AFP la chercheuse Sandrine Péneau.

Désormais, si votre vous boulot vous angoisse, si Jules est désobligeant ou si des examens vous stressent, pensez à vous faire couler un bon bain, à vous mettre à l'exercice ou à sortir au grand air pour vous mettre les idées au clair. Une marche, et ça repart !

L'étude NutriNet-Santé (www.etude-nutrinet-sante.fr) a été lancée en 2009, et ses responsables (épidémiologie nutritionnelle - Inserm/Inra/Cnam/Université Paris13) lancent un appel aux volontaires pour atteindre l'objectif des 500 000 participants.