Facebook : 4% des utilisateurs sont "addicts"

Créé en 2004 par Marc Zuckerberg, le réseau social Facebook a atteint en octobre dernier le chiffre record et symbolique d'un milliard d'abonnés. Une étude française vient de révéler que plus de 4% de ses utilisateurs y seraient accros.

Censé faciliter les relations sociales, Facebook conduirait au contraire à la phobie sociale. C'est en tout cas ce que vient de révéler une étude française, menée par le Dr Etienne Couderc, psychiatre à l'hôpital Esquirol de Limoges. Pour cela, il a enquêté depuis presque un an auprès de 517 utilisateurs, âgés de 18 à 36 ans, étudiants pour la moitié d'entre eux. Résultat : 4,5 % d'entre eux réunissent tous les critères caractérisant l'addiction.

Profil d'un addict

Une personne considérée comme étant accro au réseau social se connecte en moyenne 11 fois par jour pendant 191 minutes au total. Elle compte 179 amis exclusivement virtuels contre 95 pour un utilisateur lambda. Cette addiction est telle, qu'elle peut pousser à l'exclusion et la phobie sociale. Un addict ne supporte pas de ne pas pouvoir se connecter, et déteste les obligations professionnelles qui l'empêchent de venir sur Facebook. Même les activités habituellement agréables deviennent insignifiantes. 

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Les personnes addicts à Facebook passent 3h de leur temps connectées © Paty Wingrove - Fotolia.com

La maladie du XXIe siècle ?

Cette toute nouvelle maladie est complexe pour les médecins et les psychiatres, dont certains doutent encore de l'existence. Le Dr Eric Charles nous explique : "L'usage de Facebook s'avère bénéfique pour les non-addicts et négatif pour les addicts, comme le confirme les questionnaires de socialisation et d'anxiété-dépression". Il semble qu'il y ait un profil de personnes plus ou moins sujettes à cette addiction. "En général, les femmes et les sujets jeunes sont plus fréquemment touchés par la phobie sociale [...] Les sujets introvertis, anxieux socialement, ayant de ce fait un faible réseau social ont tendance à vouloir utiliser Internet et ses applications socialisantes afin de compenser ce déficit. Les relations sociales par le biais de Facebook sont en effet vécues par ces sujets comme plus faciles d'accès, Internet supprimant de nombreuses raisons d'être anxieux : regard, ton de la voix...".

Pas de panique, il existe des solutions pour s'en sortir comme nous l'explique le Pr Weinstein, neuropsychologue, "Je pense qu'un traitement cognitivo-comportemental avec la famille peut aider. Apprendre comment vivre sans Internet pendant un moment peut être une bonne expérience même si cela peut susciter d'étranges sensations." 

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