Philippe Starck installe sa cantine aux Puces de Saint-Ouen

Après deux ans de démarches, un investissement autour des 5,5 millions d'euros et une première brique posée en mars 2012, le restaurant Ma Cocotte a servi mi-octobre ses premiers clients. Piloté par Fabienne et Philippe Amzalak, propriétaires du restaurant Bon à Paris, l'établissement est la concrétisation d'un rêve du designer Philippe Starck, celui de poser son empreinte au milieu des chineurs. C'est chose faite.

A table avec les puciers

Aux commandes de la déco de cette cantine nichée au coeur des célèbres Puces, Philippe Stark himself. Grand admirateur de la Société des Puces et de ses antiquaires, le designer réalise un rêve d'enfant en y installant son restaurant : "Je suis attaché sentimentalement à cet endroit". "Ayant vécu toute ma vie à l'étranger, j'avais cristallisé l'idée de Paris, l'idée de la France aux Puces qui est, pour moi, une sorte de société idéale, avec des proportions humaines, des gens humains, intelligents, cultivés, avec une espèce de dialecte personnel" explique-t-il. 

Côté salle

"[Cette] petite ébauche de ce qu'[il] aimerai[t] vivre comme société utopique du point de vue de l'architecture, à l'échelle humaine avec des ruelles et des humains cultivés mêlant gouaille et esprit vif parisien", Philippe Stark l'a reproduite à travers un bâtiment de style industriel sur 2 étages s'ouvrant sur 2 terrasses. Au rez-de-chaussée, s'étendent une grande salle à manger esprit cantine et un salon privé éclairé par un lustre en pâte de verre année 50. A l'étage, les convives peuvent se nicher dans l'un des deux salons douillets décorés de poêle, fauteuils de cuir, tables basses, petites lampes, étagères remplies de livres, bibelots et photos. Il a fallu deux ans au designer pour chiner ce décor "les objets ont été trouvés ici, un par un, par moi, par ma femme, (...) tous les objets ont fait maximum entre 15 et 30 m". Un jeu qui en vaut la chandelle : "C'est le ressenti des personnes qui viennent, c'est qu'ils ont l'impression que c'est là depuis toujours, c'est pas quelque chose de neuf, de prétentieux, qui dit "Poussez-vous que je m'y mette". On s'est fondu, on essaye de se fondre, alors je pense que c'est reçu comme ça" se réjouit Fabienne Amzalak, propriétaire de ma Cocotte. A ce plaisir des yeux, s'ajoute celui des papilles.

Côté cuisine

C'est le chef Yannick Papin qui régale. L'ancien Chef du restaurant étoilé Rostand, y propose avec son second, Damien Ronda, une carte classique. "La nourriture doit être vraie, chaleureuse et diététique" selon Philippe Starck. Le poulet fermier rôti à la broche côtoie le hachis parmentier de la maison. Les menus varient entre à 29 € au déjeuner en semaine et 24 € pour un plat plus l'entrée ou le dessert. Avis aux chineurs!