Voyage et handicap : je sillonne le monde en fauteuil Voyager seul et en terre inconnue, c'est possible ?

Vient le moment de décider de la forme que va prendre votre voyage. En famille, entre potes, en solo ? Dans un gîte tranquille sur la côte basque ou au fin fond du Burkina Faso ? Evidemment, le handicap physique ajoute aux complications liées à l'aventure. Voici pêle-mêle quelques conseils du baroudeur en fauteuil, Franck Vermet.

 Voyager tout seul ? "Ca n'est certes pas impossible, mais il faut vraiment s'attendre à des galères et surtout avoir déjà l'habitude de voyager. J'aurais plutôt tendance à conseiller, au moins pour une première fois, de partir avec une personne valide. Mais attention, ça ne veut pas dire que votre accompagnateur est là pour jouer les infirmiers." Il est donc important de choisir un parcours où vous pourrez être le plus autonome possible.

au moins dans un premier temps, privilégiez des voyages où vous serez
Au moins dans un premier temps, privilégiez des voyages où vous serez accompagné, histoire de vous épargner quelques galères. © istockphoto / Thinkstock
Personne dans votre entourage ne peut vous accompagner dans votre périple ? "Il existe des forums où les personnes handicapées peuvent trouver des accompagnateurs, explique Franck Vermet. On poste un message pour dire qu'on part à tel endroit à telles dates et que l'on cherche quelqu'un qui prendrait le même avion que nous, par exemple." Un peu de solidarité et de belles rencontres en perspective

 Reste le choix (crucial) de la destination. Faut-il opter pour un pays développé, les pays en développement sont-ils "praticables" en fauteuil ? Où est-on le mieux accueilli ? "Pour mon premier voyage en fauteuil roulant, j'ai débarqué avec un pote au fin fond de l'Afrique. Donc non, je ne pense pas qu'il y ait des pays à éviter, sourit Franck Vermet. Partout où je suis allé, j'ai réussi à me débrouiller. Ensuite, l'ennui dans certains pays, c'est quand les routes ne sont pas goudronnées, par exemple : faire rouler un fauteuil dans du sable, c'est tout de suite plus compliqué. En revanche, dans beaucoup de pays pauvres, on circule encore en carriole : les chemins, même dans les souks de Marrakech, sont donc adaptés à ce genre de véhicule."

 Quant au regard des autres ? Tout est question de perspective. "Je dirais que les pays dans lesquels je me sens le plus à l'aise sont ceux d'Amérique latine, parce que tout le monde s'en fout que l'on soit en fauteuil, on passe inaperçu. Mais je dirais que l'attitude de la personne en fauteuil joue aussi un grand rôle. Il faut essayer d'être naturel et ne pas se mettre de barrières sous prétexte qu'on est handicapé."

 Reste un ultime paramètre : les personnes à mobilité réduite ont souvent des problèmes de régulation thermique : elles peuvent être excessivement sensible au chaud ou au froid. Mieux vaut donc choisir la destination en conséquence...

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