Des protections hygiéniques gratuites pour les femmes précaires

Pour lutter contre la précarité menstruelle en France, le gouvernement a annoncé le lancement d'une mesure expérimentale visant à distribuer gratuitement des protections hygiéniques pour certaines femmes...

Des protections hygiéniques gratuites pour les femmes précaires
© lightfieldstudios

En France, le nombre de femmes touchées par la précarité menstruelle s'élèverait à 1,7 million, selon un sondage de l'Ifop. Pour lutter contre ces chiffes alarmants, les cabinets de Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, et Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, ont annoncé le 12 février qu'une mesure expérimentale de distribution de protections hygiéniques serait mise en place cette année.
Ces produits indispensables du quotidien seront fournis aux femmes en situation de précarité, ce qui pourrait faciliter un tant soi peu le quotidien des femmes sans-abri dont on parle trop peu.

Une prise en charge insuffisante qui perpétue les inégalités femmes-hommes

Marlène Schiappa et Christelle Dubos ont salué le rapport réalisé par les députées Laëtitia Romeiro et Bénédicte Taurine qui ferait de "la lutte contre la précarité menstruelle et l'accès de toutes les femmes aux protections hygiéniques une priorité", rapporte 20 minutes.

Pour le gouvernement, il était devenu urgent de remédier à la "prise en charge insuffisante de la question des menstruations" qui  "contribue à perpétuer les inégalités entre les femmes et les hommes", peut-on lire dans le rapport. Cette mesure, dont le coût est estimé à 1 million d'euros, prévoit de disséminer les protections via des distributeurs disponibles "dans plusieurs lieux publics", auxquels les femmes dans une situation difficile auraient accès grâce à des cartes prépayées

Sensibiliser la jeunesse au cycle menstruel

Parmi les 47 recommandations détaillées dans leur rapport, les autrices ont également voulu défendre l'accès à l'information sur les règles, qui arrive trop tardivement dans la scolarité des adolescents : "Il n'est pas rare que les filles aient leurs premières règles en CM2, alors que souvent on ne leur en parle qu'en classe de 4e", explique Laëtitia Romeiro.  La députée espère ainsi voir naître une sensibilisation aux cycles menstruels dès la sixième, pour les filles comme pour les garçons.

Le rapport évoque également le risque sanitaire encouru par la désinformation sur le sujet. En France, une vingtaine de cas de syndrome du choc toxique surviennent chaque année. Pour les deux députées à l'initiative du rapport, il serait nécessaire pour les fabricants de produits hygiéniques, de mentionner sur les emballages la présence éventuelle de traces de substances toxiques et faire apparaître un "pictogramme clair" sur les conditions d'utilisation à respecter.