"L'ADN des femmes, c'est d'enfanter" : les mots cuisants du chef Alléno

La gastronomie, chasse gardée des hommes ? La semaine dernière, l'absence de femmes lors d'une conférence sur la grande cuisine et les "World's 50 Best Restaurants", a provoqué un tollé. Les échanges sur la parité et la visibilité des cheffes ont été vifs.

"L'ADN des femmes, c'est d'enfanter" : les mots cuisants du chef Alléno
© DELALANDESIPA

L'Art de la bonne chère, un talent masculin ? C'est une question qui a mis de l'huile sur le feu, preuve que le débat sur la parité n'est pas clos et que des efforts restent à faire aux fourneaux.
Le 16 septembre, le musée du Quai Branly-Jacques Chirac accueillait le colloque World's 50 Best Restaurants, ayant pour thème la "Gastronomie Sans Frontières". Si l'événement était chapeauté par une présidente, Hélène Pietrini, les femmes n'étaient pas vraiment présentes au rendez-vous.
Pour le chef Yannick Alléno, l'un des membres du jury 100% masculin, la réponse à cette absence s'explique simplement : "Je le regrette, mais il y a des freins structurelsBeaucoup de femmes nous demandent à travailler le midi car, le soir, elles doivent s'occuper des enfants. Nous les hommes, on a de la chance. L'ADN des femmes, c'est d'enfanter."
C'est alors qu'un débat enflammé a démarré, comme l'écrit Libération. Face aux huées de la salle, le chef s'est défendu : "Mon discours n'est pas phallocrate !" Il a aussitôt présenté ses excuses , mais le mal était fait.

La grande cuisine, un terrain misogyne ? 

De son côté, son collègue Bertrand Grébaut assure : "Ma compagne est cheffe et nous avons élevé nos enfants à deux". Yannick Alléno a alors répondu qu'"il faudrait des évolutions de société" pour faciliter l'alliance entre vie professionnelle et personnelle. Ce à quoi a répondu Grébaut : "Nous, on n'a pas attendu la société pour avancer !".
Il n'en fallait pas plus pour réveiller la colère de leurs consoeurs. Tatiana et Katia Levha, cheffes et propriétaires de deux restaurants, ont tenu à rebondir sur cette polémique pour rappeler aux femmes qui rêvent de grande cuisine, que maternité et activité professionnelle ne sont pas incompatibles.

Au Huffington Post, elles ont déclaré :"Oui, il faut à notre sens prouver que nous pouvons être mères et travailler le soir, le week-end et continuer à penser à sa carrière. Nous n'avons pas non plus eu le choix de travailler ou non, c'était évident depuis toutes petites et nous avons eu la chance d'avoir réussi à trouver notre équilibre entre le travail et la vie de famille."