Allongement de l'IVG de 12 à 14 semaine : Agnès Buzin rétrograde

Laurence Rossignol a fait voter un amendement sur un allongement du délai d'IVG au Sénat le 7 juin. Malgré un hémicycle peu rempli, 12 voix l'avaient emporté contre 10. La ministre de la Santé Agnès Buzin est revenue sur cette décision, précisant que les conditions de l'adoption du texte n'étaient pas satisfaisantes.

Allongement de l'IVG de 12 à 14 semaine : Agnès Buzin rétrograde
© Jacques Witt/SIPA

Alors que le Sénat avait voté favorablement en faveur de l'allongement des délais pour l'IVG le 07 juin, Agnès Buzin a donné son accord pour revenir sur cet amendement. "J'estime en conscience et en responsabilité que les conditions d'adoption de l'extension du délai d'IVG n'étaient pas satisfaisantes", a justifié la Ministre de la Santé le 11 juin.
Les sénateurs du groupe les Républicains (LR) ont demandé à remettre en débat le vote qui faisait passer de 12 à 14 semaines le droit légal à l'avortement. "Chacun sait que, sur la question de l'interruption de grossesse, je ne peux être suspectée d'aucune façon", a ensuite déclaré Agnès Buzyn. L'amendement n'aurait toutefois pas sa place dans un "projet de loi centré sur l'organisation du système de santé". "Je sais que cette demande est soutenue par le Planning familial, et je les recevrai pour discuter avec eux de l'IVG, mais cela ne peut pas être traité dans le cadre de la présente loi", a-t-elle conclu. 

IVG : Laurence Rossignol accusée, elle répond

Les parlementaires de Droite ont ainsi accusé l'ex-ministre aux Droits des Femmes Laurence Rossignol d'avoir fait passé le texte alors que la salle des Séances était presque vide. Ils étaient en effet 22 députés présents dans l'hémicycle lorsque le président de la séance, David Assouline (PS) a concédé un suffrage "assis-debout". A 12 voix contre 10, l'amendement avait été voté de justesse. "C'est une petite combine de procédure mise au point par le groupe LR et le gouvernement pour s'opposer à une avancée très attendue sur l'accès à l'IVG", a rétorqué Laurence Rossignol. "Je ne comprends pas pourquoi ce vote serait moins représentatif sous prétexte que nous n'étions que 22 sénateurs présents", a ajouté la politique.