Sexisme : pas le genre du gouvernement, mais l'affaire de tous

Le sexisme devient la bête noire du ministère des Famille, de l'Enfance et des Droits des Femmes pour les 6 prochains mois. Lancé le 8 septembre 2016, le plan d'actions "Sexisme pas notre genre" met en lumière les discriminations subies par les femmes pour mieux les contrer.

Sexisme : pas le genre du gouvernement, mais l'affaire de tous
© SdP

Sexisme : n.m. attitude discriminatoire fondée sur le sexe (plus souvent tournée contre les femmes, disons-le). A six mois de la journée mondiale pour le droits des femmes du 8 mars, le gouvernement en fait son ennemi numéro un. Bien décidée à faire bouger les choses, Laurence Rossignol a présenté un plan d'actions en partenariat avec plusieurs associations et soutenu par une soixantaine de parrains et marraines, de Julie Gayet à Pierre Gagnaire, en passant par Yvette Roudy. Pour accompagner ce que la ministre qualifie "d'appel envers les citoyens", le CSA a mené une enquête sur la perception de l'égalité entre les femmes et les hommes en France. L'institut a croisé les regards de 1 001 hommes et 1 259 femmes de 15 ans et plus, avec un focus sur les jeunes filles de 15 à 20 ans.

82 % des femmes sont complexées par la pub

Cette étude révèle que 4 femmes sur 10 ont récemment été victimes d'une injustice ou humiliation sexiste, le plus souvent dans le milieu professionnel (38 %) ou le milieu scolaire pour les plus jeunes (28 %). Des lieux où elles passent le plus clair de leur temps. Plus étonnant : il s'avère que la majorité des actes sexistes (56 %) sont commis par l'entourage.
En réponse à ces attaques fréquentes, les victimes développent des moyens de se protéger, souvent inconsciemment. Soixante-trois femmes sur 100 admettent avoir modifié leur comportement pour éviter les remarques ou agressions. Presque la moitié (48 %) ont déjà réfléchi à leur tenue en fonction du regard qu'on leur porterait, quand 39 % ont évité certains lieux publics. Chez les plus jeunes, ces chiffres sont pires. Soixante-douze pour cent ont modifié leur comportement... et 57 % ont adapté leur look. La faute aux publicités ? Peut-être quand on sait que 82 % des femmes estiment que les spots et autres encarts leur filent des complexes.

Et les hommes ?

Si les stéréotypes persistent, ils s'avèrent être parfois davantage véhiculés par les femmes que les hommes. Pour ces dernières, les filières scientifiques, technologiques et sportives donneraient l'avantage à leurs homologues masculins, alors qu'eux-même estiment que les deux sexes peuvent percer dans ces carrières.
Les hommes sont cependant conscients du sexisme subi par les femmes. Sur cent, 94 admettent que les femmes sont ciblées par des injustices et humiliations à cause de leur sexe (contre 99 % chez les principales concernées). Autre nouvelle réjouissante : 45 % des sondés s'estiment féministes, face à 57 % des interrogées. Pour la grande majorité des deux sexes, la défense des droits des femmes reste un combat à mener : à 79 % pour les femmes, à 84 % pour les jeunes filles et à 71 % pour les hommes.

Action !

Ça tombe bien, puisque Laurence Rossignol est bien décidée à "saturer l'espace public", selon ses mots. Grâce au plan d'actions "Sexisme, pas notre genre", le gouvernement espère rendre visible cette insidieuse misogynie, mettre en lumière des femmes qui donnent l'exemple et lancer un élan d'entraide. Comment ? Grâce à plusieurs clips vidéos réalisés auprès des Français, avec le relais du hashtag #sexismepasnotregenre sur les réseaux sociaux, à l'aide des badges disponible chez les associations partenaires ou encore via le partage de ses expériences sur le site dédié. Tout citoyen avec une idée pour éradiquer le sexisme peut également la soumettre au ministère. En bref, tout est bon à prendre. Rendez-vous dans 6 mois, pour le bilan.