Thérèse Clerc, la mère des Babayagas, est morte

Elle était surnommée "Thérèse de Montreuil”. La militante féministe Thérèse Clerc, fondatrice de la célèbre Maison des Babayagas, s’est éteinte mardi 16 février dans son sommeil, entourée de ses proches. Elle a succombé à un cancer, à l'âge de 88 ans.

Thérèse Clerc, la mère des Babayagas, est morte
© capture écran youtube

La Maison des Babayagas pleure sa fondatrice. Thérèse Clerc, figure de la cause féminine et de nombreux mouvements de libération de la femme, est décédée "paisiblement chez elle" mardi 16 février des suites d'un cancer. C'est son amie et biographe, Danielle Michel-Chiche, qui a annoncé la nouvelle à l'AFP.
Thérèse Clerc naît en 1927 à Paris, mais selon ses propres termes vit une seconde naissance à la fin des années 60. Elle laisse derrière elle sa "première vie où [elle s'est] profondément ennuyée" : c'est en ces termes qu'elle se raconte en 2012 dans le documentaire Les Invisibles, réalisé par 
Sébastien Lifshitz. Mariée à 20 ans, elle divorce à 40. A partir de mai 68, elle n'aura de cesse de militer en faveur des femmes. Elle intègre le Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC), puis le Mouvement de la paix ou encore le Parti socialiste unifié. En 1974, Thérèse Clerc s'installe en proche banlieue parisienne, à Montreuil, où elle fonde, après une bataille d'une quinzaine d'années, la "Maison des Babayagas", une résidence autogérée pour les femmes âgées qui souhaitent "vieillir ensemble (...)  en toute liberté". Elle est aussi à l'origine de la Maison des Femmes. Cette institution, qui voit le jour en 2000, est ouverte aux femmes de tous âges victimes de violence. Mère de quatre enfants, quatorze fois grand-mère, elle a toujours concilié sa vie de femme et de militante. 
Le maire de Montreuil, Patrice Bessac, s'est dit "profondément touché par le décès de Thérèse Clerc, figure du féminisme et de l'engagement citoyen".
Son amie Danielle Michel-Chiche, également auteure de sa biographie, Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs, l'évoque en ces termes : "Citoyenne et utopiste jusqu'au bout, inconditionnelle défenseur de la liberté, elle a su faire de sa vie un combat et une fête." Un combat salué en 2008 par l'historienne du féminisme Michelle Perrot qui l'a fait Chevalier de la Légion d'honneur.
De nombreuses personnalités ont rendu hommage  à la défunte :