Woman Tax : être une femme, ça coûte bonbon ?

Tampon Tax, Woman Tax… Quelques mois ont suffi à raviver la polémique du marketing genré. Les femmes paient-elles réellement leurs produits, surtout d’hygiène, plus chers que les hommes ? Libération s'est posé la question, on fait le point.

Woman Tax : être une femme, ça coûte bonbon ?

La Woman Tax fait son come-back. Après la controverse Tampon Tax, qui a fait passer la TVA de 20% à 5,5% sur les produits hygiéniques, Libération appuie là où ça fait mal et remet sur le tapis le cas du marketing genré dans un article dédié au sujet.
Alors que le gouvernement concluait dans un rapport mi-décembre que la fameuse "taxe rose" ne touchait pas que les femmes, mais tous les produits sexués, le quotidien affirme aujourd'hui dans ses pages qu'être une femme "ça coûte plus cher".
Le collectif Georgette Sand l'avait déjà prouvé en se battant bec et ongles pour une égalité tarifaire. Parmi les exemples qui faisaient se dresser les cheveux sur la tête, le groupe féministe avait constaté qu'une femme débourse en moyenne plus qu'un homme pour la même coupe courte. Outre la beauté et l'hygiène en général, d'autres produits sont concernés par la Woman Tax, comme si le rose faisait gonfler le porte-monnaie de la mercatique.
Sur le Tumblr qui dénonce ces différences de prix, à l'initiative de Georgette Sand, ce sexisme atteint même les boîtes de médicaments : 3,47€ pour le Nurofen, 3,69€ pour le NurofenFem.
Il n'y a pas qu'au supermarché, à la pharmacie ou chez le coiffeur que les femmes sont surtaxées. Rien que pour obtenir une contraception, souvent non remboursée, il faut s'affranchir de quelques euros chez médecin pour obtenir une ordonnance, obligatoire.
Ce phénomène ne touche pas que l'Hexagone. Libération donne l'exemple de l'américaine Janet Floyd au pressing. Elle y a emmené une chemise, identique à celle que son mari avait déposée quelques heures auparavant. Résultat : 7 dollars pour lui, contre 8,75 dollars pour elle.
Malgré le rapport des équipes de Pascale Boistard, il est indéniable qu'une femme doit dépenser davantage pour pas mal de services et produits, tout en sachant qu'elle touche toujours moins d'argent qu'un homme à poste égal. Libération rappelle qu'un groupe de travail doit être formé pour se pencher sur le phénomène et faire part de ses conclusions avant l'été 2016. D'ici là, dur de voir la vie en rose...