Iran : la condition féminine piétine

Derrière certaines mesures phares comme la récente nomination d’une femme au poste d'ambassadrice d’Iran en Malaisie, la république islamique d'Iran travaille sur un projet de loi oppressif qui creuse un peu plus le fossé de la discrimination.

Aucune femme n’avait été choisie comme ambassadrice d’Iran depuis la révolution islamique de 1979. C’est chose faite comme l’a annoncé dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Marzieh Afkham, 50 ans, se voit donc promue ambassadrice d’Iran en Malaisie. Cette nomination fait échos à la soit disante volonté de modération de la société patriarcale et répressive souhaitée par le président Hassan Rohani depuis son élection en 2013. Mais cette décision, certes significative, apparaît davantage comme l’illusion d’un progrès du statut de la femme iranienne puisque le régime vient de ratifier un amendement au projet de loi "Protection du caractère sacré du hijab et de la moralité" comme l’annonce le Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI) à travers un communiqué publié le 7 novembre.  
Que dit ce nouveau projet de loi ? "Selon cet amendement, toutes les employées doivent porter une robe uniforme choisie par le régime iranien" et cela concerne "les organismes gouvernementaux mais [aussi] les entreprises privées, les institutions, écoles maternelles, les espaces verts et de loisirs, et les commerces". Le projet prévoit des amendes, la détention et la réduction considérable des salaires des employées en cas de "port incorrect du voile". Il s’agit d’une accusation inventée de toute pièce qui peut avoir de graves conséquences comme l’explique la Présidente du CNRI, Sarvnaz Chitsaz. Concernant les femmes qui exercent dans les commerces, "un principe de ségrégation et [des] heures de travail contenues entre 7 heures du matin et 10 heures du soir" est mis en place. Le non respect de ces règles peut entraîner une fermeture d'un mois. Les conductrices de bus, quant à elles, sont responsables de la bonnes tenue de ses passagers, "ainsi, même la conductrice du véhicule devra payer une amende pour le ‘port incorrect du voile’ d’une passagère".
La Présidente du CNRI dénonce "le rôle actif d'Hassan Rohani dans l’adoption et la mise en application de cette loi répressive démontrent que la ‘modération’ de ce mollah hypocrite n’est rien d’autre qu’une mascarade". Un pas en avant et trois pas en arrière, l'obscurantisme plane...