Viol et meurtre d'une étudiante: la Turquie s'enflamme

Après avoir été sauvagement violée et tuée, la jeune étudiante Özgecan Aslan a été brûlée. Au nom de la victime et des autres femmes qui ont subi les mêmes sévices, le peuple turc est descendu dans la rue pour exprimer sa colère.

La jeune Özgecan Aslan a été portée disparue le 11 février. Deux jours plus tard, elle était retrouvée morte dans sa ville natale de Tarsus, selon la presse locale. La jeune femme a subi une violence sans nom, après avoir été violée et tuée à coups de barre de fer par le chauffeur du bus qui la conduisait de l’université à son domicile, son corps a été brûlé. Les trois hommes qui se sont acharnés sur elle voulaient supprimer toute trace d’ADN. Ahmet Suphi Altindoken, le présumé violeur lui a coupé les mains, avant de mettre le feu à sa dépouille mutilée. Les trois suspects ont été identifiés et interpellés par la police. Les trois meurtriers sont passés aux aveux, le père de la jeune femme en fait partie. Tous trois ont été inculpés et écroués le 15 février. 
Après l’enterrement de la victime, de nombreuses manifestations d’indignation ont éclaté et ont pris une tournure politique, pour dénoncer ce régime conservateur qui ferme les yeux sur les sévices que les femmes turques subissent.
Des milliers de personnes ont voulu exprimer leur colère et leur peine en descendant dans les rues de plusieurs grandes villes en Turquie et surtout pour montrer  la violence faite aux femmes qui ne cesse d’augmenter dans le pays. Il semble que la mort de cette jeune étudiante ait soulevé une nation entière. Les messages de révolte et de soutien à Özgecan Aslan ont débordé sur les réseaux sociaux. En réponse à ces protestations et au meurtre de la jeune Özgecan Aslan, le gouvernement a promis de punir les agresseurs avec sévérité, certains ministres auraient même parlé d’un retour de la peine de mort.
Le crime de trop. Les meurtres de femmes ont augmenté depuis six ans, on comptait 294 cas en 2014, selon l'association turque des droits de l'Homme (IHD). Le cas Özgecan Aslan n’est donc pas isolé et le gouvernement turc doit passer aux actes au plus vite, pour que cesse cette barbarie.