Angela Merkel et Anne Hidalgo, gommées de la marche républicaine

Angela Merkel et Anne Hidalgo ont fait la fierté des féministes dimanche 11 janvier. La chancelière allemande et la maire de Paris faisaient partie des rares femmes à figurer en première ligne de la marche républicaine, au milieu de chefs d'Etats et autres ambassadeurs très majoritairement masculins.
Si cette faible présence féminine peut nous pousser à nous interroger sur la représentation des femmes dans le corps politique, ce n'est pas le cas partout. En Israël, le journal hassidique Hamevasser a fait sa Une sur ce défilé déjà qualifié d'historique avec un cliché de cette ribambelle exceptionnelle rassemblée pour l'événement. Souci : l'hebdomadaire a littéralement effacé la représentante allemande et l'élue parisienne, comme le montre le montage effectué par le site Walla.
Rue 89, qui a repéré cette anomalie, s'interroge sur les raisons de ce coup de gomme numérique. Si les motifs politiques viennent immédiatement à l'esprit pour "justifier" la disparition d'Angela Merkel, ils ne collent pas avec la présence de Mahmoud Abbas, président de l'autorité palestinienne, ni avec l'étrange suppression d'Anne Hidalgo. Une seule théorie alors : elles ont été effacées pour le simple motif que ce sont des femmes. Car dans l'hassidisme, forme de judaïsme très strict, leur représentation est jugée "indécente". Cette mouvance religieuse impose notamment aux personnes de sexe féminin de cacher leurs cheveux avec des perruques et de porter des vêtements très couvrants (jupe aux chevilles, collants opaques, manches longues). Malheureusement, cet occultation des femmes sur les photos n'est pas isolée : plusieurs médias juifs orthodoxes y ont régulièrement recours. Quand bien même, en Isräel, cinq femmes figurent au gouvernement actuel.