Procès Amina: la jeune Femen tunisienne reste en prison

Incarcérée le 19 mai dernier pour avoir peint le mot "Femen" sur un lieu sacré et pour possession prohibée de bombe lacrymogène, Amina Tyler a été condamnée à 150 € d'amende.

Amina Tyler -alias Sboui-, attendait son procès avec impatience. Pour avoir profané les abords d'une mosquée et détenu un spray d'auto-défense, la jeune femme d'à peine 18 ans risquait jusqu'à 2 ans de prison. Si le procès a eu lieu hier, son sort n'est pas pour autant fixé.
Condamnée à verser 150 euros (300 dinars) pour la possession de la bombe lacrymogène, elle s'est défendu en expliquant au juge qu'elle possédait cette arme pour sa propre défense. En effet, la jeune féministe a commencé à faire parler d'elle en mars 2013, en postant sur la page Facebook Femen Tunisie une photo d'elle poitrine découverte.
Le pays, dirigé depuis fin 2011 par un gouvernement islamiste Ennahda accorde peu de place à l'égalité des sexes. D'ailleurs, le parti au pouvoir avait fait scandale durant l'été 2012, en proposant une nouvelle Constitution évoquant une "complémentarité des sexes" au lieu d'une égalité des sexes. Le projet a été abandonné.
C'est contre ce gouvernement et pour les libertés et l'émancipation des femmes qu'Amina Sboui proteste, au travers du mouvement Femen.
Le juge d'instruction a énoncé son maintien en détention en raison de nouvelles poursuites : pour atteinte aux bonnes mœurs (sur la base d'un décret datant de 1894) et profanation de lieu sacré.
A Kairouan, on évoque une condamnation pour "association de malfaiteurs", laissant entendre qu'Amina avait agi en bande organisée ; dans ce cas-ci, elle risque entre six et douze ans de prison.
Quant aux 3 autres militantes qui avaient manifesté seins nus pour sa libération à Tunis, elles sont toujours en détention. Comme Amina, elles connaîtront la suite de leur sort le 5 juin prochain.


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Arrestation d'Amina Sboui le 19 mai 2013 à Kairouan © www.facebook.com/francefemen