Mila : Cyberharceleurs condamnés et Réaction au verdict

Le verdict est tombé pour les cyberharceleurs ayant insulté ou menacé de mort Mila. La jeune femme a réagi à la sentence...

Mila : Cyberharceleurs condamnés et Réaction au verdict
© Mila, à l'audience du 7 juillet par JEANNE ACCORSINI/SIPA

[Mis à jour mercredi 7 juillet à 12h43] Le verdict est tombé pour les cyberharceleurs de Mila. Onze d'entre eux, sur les treize prévenus, écopent de quatre à six mois de prison avec sursis. Un non-lieu a été prononcé pour le douzième, tandis que le treizième a été relaxé. L'une des onze personnes reconnues coupables a été condamnée pour "menaces de mort", et les autres ont été condamnées pour "harcèlement". A l'issue du procès, Mila a déclaré, face aux journalistes: "On a gagné et on gagnera encore. Je ne veux plus jamais qu'on fasse culpabiliser les victime".

Les peines qui étaient requises

"Je vous demande de poser les jalons d'un monde un peu moins sauvage", avait déclaré Me Richard Malka, avocat de Mila, pendant le procès. Trois à six mois de prison avec sursis avaient été requis pour douze des treize prévenus, âgés de 18 à 29 ans, accusés d'avoir harcelé ou menacé de mort la jeune femme de 18 ans, qui avait tenu des propos sur l'islam ayant choqué une partie des internautes. Le 22 juin, lors du procès, le procureur avait demandé une "peine d'avertissement" à l'encontre des cyberharceleurs.

© Mila, à la sortie de la salle d'audience, le 22 juin 2021 JEANNE ACCORSINI/SIPA

"Qu'on lui broie le crâne", "Tu mérites de te faire égorger" : la violence derrière un écran

L'audience a permis de mettre un visage à ces cyberharceleurs cachés derrière un écran. Pendant le procès, le procureur a fustigé "un nuancier de la bêtise et de la haine de proximité, qui va du cuisinier qui veut mettre un coup de bite à Mila, à l'étudiante en psychologie qui veut lacérer son corps avec un couteau".
"Que quelqu'un lui broie le crâne par pitié", a notamment tweeté Lauren, 21 ans, étudiante en licence d'anglais. "Tu mérites de te faire égorger salle grosse pute", a écrit Enzo, 22 ans, qui se rêve ambulancier. "Ça va venir chez toi, ça va te ligoter et te torturer petite pute de raciste de mort", avait envoyé Adam, 19 ans, qui a déclaré, lors du procès: "Je ne reconnais pas le harcèlement, je reconnais les menaces car mes avocates m'ont expliqué que c'était des menaces".
"En France on a le droit de blasphémer.(...) C'était à moi de ne pas l'insulter ni de la menacer. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même si je suis là aujourd'hui", s'est excusé l'un d'entre eux.

"Va te pendre, grosse race de paysanne" : Mila lit un message d'insultes

En sortant du procès, Mila a tenu à lire face aux journalistes l'un des messages d'insultes qu'elle reçoit quotidiennement.
"T'es tellement moche que même Satan il te voit, il pleure de la mocheté, personne t'aime, va te pendre, grosse race de paysanne. (...) Tu te prends pour qui sale LGBT, (...) va te suicider. T'inquiètes pas, tu vas entendre parler de moi. (...) Tu fais de la peine, tu vas devenir mon souffre-douleur", a-t-elle lu.

Et la jeune femme harcelée de conclure: "Il y en a qui n'ont pas envie de comprendre et je trouve ça désolant, c'est tout".