"Cocotte" et "maîtresse" : sexisme à mairie de Paimpol

Fanny Chappé, maire PS de Paimpol en Bretagne, a été qualifiée de "cocotte" et "maîtresse" par son prédécesseur, Jean-Yves de Chaisemartin, en plein conseil municipal. L'ex-maire "assume" ses propos jugés sexistes...

"Cocotte" et "maîtresse" : sexisme à mairie de Paimpol
© Fanny Chappé, en conseil municipal, le 26 avril - Capture d'écran - YouTube

Elle a été insultée en plein conseil municipal. Le 26 avril, Fanny Chappé, maire PS de Paimpol, dans les Côtes-d'Armor, s'est écharpée avec son prédécesseur, Jean-Yves de Chaisemartin. L'ex-édile UDI n'a pas hésité à lui lancer: "Je te parle comme je veux ma cocotte" ou encore, sur un ton ironique et condescendant: "Oui, maîtresse".
"Si vous m'appelez encore une fois 'maîtresse', vous sortez du conseil municipal. Je suis la maire, je mérite le respect", a réagi la maire de la ville, furieuse.

Après l'incident, Fanny Chappé a publié son indignation sur Twitter: "On en est encore là en 2021. Être femme maire, c'est aussi vivre cela".

"Cocotte, bibiche, mémère"... des surnoms "pas insultants" ?

Loin d'exprimer des remords, l'ancien maire de Paimpol a répliqué, sur Facebook: "Se complaire dans le rôle de victime (...) On peut être femme et incompétente. (...) Je ne suis ni misogyne, ni méprisant, ni même désagréable. Simplement affligé par un comportement de maîtresse d'école qui ne supporte ni la contradiction ni même le débat".

Et de poursuivre: "Je vous dis simplement que cocotte, bibiche, mémère, pépette, poupette... sont autant de surnoms familiers qui n'ont rien d'insultant, mais juste le niveau de désobligeance qui s'impose à une personne dénuée de légitimité qui a besoin de se draper dans son indignité pour exister".

Jean-Yves de Chaisemartin : son (léger) mea culpa

Quant à Fanny Chappé, son sang n'a fait qu'un tour en lisant la réponse de son prédécesseur. "Non seulement je n'ai pas reçu d'excuses, mais l'élu s'en vante sur les réseaux sociaux. Lutter contre la banalisation des propos sexistes: un combat que je mènerai en tant que qu'élue, citoyenne, maman", s'est-elle offusquée.

"J'ai eu une réaction épidermique et méprisante, j'en conviens, mais lors des débats, Mme Chappé m'a coupé la parole et le micro à plusieurs reprises. Lorsqu'elle était dans l'opposition, nous nous appelions par nos prénoms, en dehors et durant les séances du conseil municipal (....) Je regrette donc mes propos mais j'assume sur le fond", a finalement déclaré Jean-Yves de Chaisemartin, sur Twitter.