Télétravailler, c'est un budget ! Combien ça coûte ? Qui doit payer ?

Un salarié dépense en moyenne 100 euros par mois pour le télétravail. Une méthode de boulot qui a un coût... des frais à la charge de l'employeur ou remboursable par l'entreprise ?

Télétravailler, c'est un budget ! Combien ça coûte ? Qui doit payer ?
© Zaripov Andrei /123RF

Le télétravail est nécessaire pour éviter un reconfinement. Gabriel Attal avait d'ailleurs demandé une "remobilisation" autour du télétravail, le 10 février. Le porte-parole du gouvernement a précisé que l'inspection du travail avait réalisé dernièrement "près de 2 800 interventions dans les entreprises".
Mais le télétravail, ça coûte! Une récente étude du cabinet ConvictionsRH, révélée par Le Parisien, montre que les télétravailleurs dépensent entre 13 et 174 euros, ce qui donne en moyenne 100 euros par mois, pour leur frais de boulot à domicile. Un chiffre qui comprend, entre autres, les frais de chauffage, d'électricité, d'eau, les dosettes de café, sachets de thé, ainsi que le matériel de travail, tels que l'ordinateur ou l'imprimante. Le mobilier peut même entrer en compte, puisque depuis que ce mode de travail s'est pérennisé à la rentrée 2020, certains investissent dans un fauteuil plus confortable, une lampe ou même un repose-pieds, pour travailler à leur bureau en évitant les soucis de dos ou de nuque. 

Télétravail : quel est le rôle de l'employeur ?

Mais tous ces frais devraient-ils être à la charge de l'employeur ? Théoriquement, "l'employeur a une obligation de résultat en terme de santé, pour ses salariés dans le cadre de leur travail. Cela se traduit dans le cas général par le repérage des risques professionnels (physiques et psychiques), la mise en place de mesures de prévention (formations, équipements de protection collectifs ou individuels, temps de pause minimaux, etc)", a expliqué à Marie Claire Grégoire Gallet, médecin du travail en Loire-Atlantique/Morbihan.

Dans le cas du télétravail, l'employeur doit donc "s'assurer que les salariés sont correctement installés chez eux, leur fournir du matériel informatique adapté, et au besoin, la possibilité d'une aide extérieure pour analyser le confort de ce poste de travail à domicile, si tant est que le salarié accepte d'ouvrir son domicile", a ajouté Caroline André-Hesse, avocate au barreau de Paris.

Frais remboursables ou non ?

Dans les faits, L'ANI (accord national interprofessionnel) sur le télétravail signé par le patronat et les syndicats en novembre 2020 stipule que c'est le rôle de l'entreprise "de prendre en charge les dépenses qui sont engagées par le salarié pour les besoins de son activité professionnelle et dans l'intérêt de l'employeur".

Toutefois, la catégorie de dépenses remboursables n'est pas détaillée, et il appartient à l'entreprise ou dans le cadre d'accords de branche de déterminer si une nouvelle chaise de bureau peut être prise en charge… ou pas.

En conclusion, le remboursement ou non des frais de télétravail est déterminée au cas par cas.

Une partie du loyer, prise en charge ?

Pour la CGT, qui n'a pas signé l'accord, l'entreprise devrait également rembourser au salarié une partie de son loyer, puisque l'employé dédie une pièce de son domicile au télétravail.

"Dans les années qui viennent, les entreprises vont faire des économies en se séparant d'une partie de leurs locaux, cela serait donc cohérent qu'elle reverse une partie de cette somme", a expliqué au Parisien Fabrice Angei, secrétaire confédéral à la CGT.

Quant à savoir si cette demande se concrétisera, c'est une autre paire de manches...