Postes de managers : les femmes moins nombreuses et moins payées

Même si la situation des femmes au travail évolue et révèle de plus en plus de "girlboss", nous sommes encore (très) loin de la parité absolue. En effet, d'après un rapport du Cereq, les femmes ont presque deux fois moins de chances que les hommes d'accéder à un poste de manager, alors qu'elles sont dotées du même niveau de formation et de compétences…

Postes de managers : les femmes moins nombreuses et moins payées
©  Aleksandra Sabelskaia

La parité homme-femme, une utopie ? En plus du fossé salarial, de nombreuses inégalités homme-femme persistent dans le monde du travail, comme les disparités en termes d'évolution professionnelle. Et les conclusions d'un rapport du Cereq (centre d'études et de recherches sur les qualifications) concernant l'égalité entre les sexes au travail sont plutôt révoltantes. En effet, les hommes ont 1,75 fois plus de chances d'accéder à un emploi de cadre hiérarchique que les femmes. Résultat d'autant plus étonnant que les femmes ressortent majoritaires chez les diplômés de l'enseignement supérieur (55%).
Même si les jeunes femmes ont rattrapé leur retard dans l'accès aux postes de cadres en début de carrière, les fonctions de management restent inégalement réparties entre les sexes. Le rapport montre que sept ans après leur entrée dans le marché du travail, les femmes ne sont que 40% à figurer parmi les managers.  

Toutefois, cette constatation reste à nuancer. En effet, ces inégalités de hiérarchie sont bien plus élevées dans le secteur privé que dans le public. Par exemple, dans l'administration et la fonction publique hospitalière, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à accéder à de hautes responsabilités.

Et comme si cela ne suffisait pas, à ces inégalités hiérarchiques viennent s'ajouter des inégalités salariales assez conséquentes. Si cette différence ne se voit pas à l'embauche, l'étude mesure un écart de 300 euros (venant du montant de la part variable et des primes) une fois l'échelon de manager atteint. 

Hautes fonctions : des stéréotypes encore bien ancrés 

Ces disparités inexpliquées soulignent la persistance des stéréotypes de genre aux niveaux les plus élevés de la hiérarchie professionnelle. Les résultats de cette enquête semblent tout droit sortis des années 1950 ! D'après le Cereq, les employeurs supposent que les femmes sont plus impliquées dans la sphère domestique que les hommes et doivent davantage s'occuper de leurs enfants. En clair, leurs obligations de maman les forceraient à partir plus tôt et à être moins disponibles pour d'éventuels déplacements.

Les hommes, plus carriéristes que les femmes ? 

Un autre facteur de ces disparités d'évolution hiérarchique : l'ambition. Un tiers des hommes managers ambitionne d'accéder à des fonctions ultérieures plus prestigieuses encore, alors que seulement un quart des femmes déclarent que leur poste actuel constitue avant tout un "tremplin pour accéder à de plus hautes responsabilités futures", déclare le rapport.