"Il y a 3 personnes qui vivent ici" : ce projet immobilier a coûté une fortune mais il est à l'abandon
Dans cette ville au bord de l'eau, voilà déjà presque dix ans qu'un projet immobilier d'envergure a démarré... pour finir par être abandonné en cours de route. Il a coûté des milliards et les promoteurs ne font plus rien.
Le rêve moderne vire au mirage. Immeubles futuristes agrémentés de piscines à débordement, terrain de golf, bars et même un parc aquatique… Sur le papier, tout laissait croire à un projet immobilier phénoménal, unique en son genre. Une ville luxueuse, pensée pour accueillir jusqu'à 700 000 habitants d'ici 2035, dans un décor au style futuriste. Mais dans la réalité, tout ce faste peine à trouver preneur depuis déjà dix ans...
En effet, ce qui est déjà sorti de terre reste désespérément vide ! Le projet initial visait une classe moyenne limite aisée, séduite par le confort high-tech et une proximité directe avec la plage et les palmiers, pour aller bronzer au soleil juste à deux pas de la maison. Sauf que les habitants, eux, n'ont pas vraiment répondu à l'appel des promoteurs. Derrière le vernis de ce projet pharamineux au coût de 100 milliards de dollars se cache une tout autre réalité.
Sur les réseaux sociaux, le vidéaste et globe-trotteur Liam Richards a filmé les immenses immeubles de cette ville fantôme surnommée Forest City, située sur une île artificielle dans l'état de Johor, en Malaisie, en face de Singapour. "Seulement 15% du projet existe concrètement. Et il y a littéralement trois personnes qui vivent ici", a-t-il commenté, en exagérant sur la population locale. Le taux d'occupation des logements construits serait cependant de seulement 1%. Ce qui laisse des étages entiers d'immeubles totalement inoccupés.
Il y a une raison principale qui explique le manque de succès de cette ville titanesque imaginée par Country Garden l'un des plus grands promoteurs de Chine, et dont l'inauguration a eu lieu en 2016. Le problème vient initialement du coût d'achat des logements. Avec un deux-pièces aux alentours de 160 000 euros et un paiement intégral exigé avant même d'emménager, les acheteurs se sont vite fait rares. La population locale n'ayant pas les moyens pour s'y offrir une propriété. Mais le promoteur visait surtout une clientèle chinoise aisée pour investir au sein de ces lotissements dans une résidence secondaire où venir facilement pour des vacances ou pour y faire de l'investissement locatif.
Sauf que le coût de la vie a fortement augmenté en Chine, que la pandémie de Covid est passée par là et que la crise immobilière a aussi touché les acheteurs Chinois. Le projet immobilier reste donc en suspens, le chantier pour poursuivre la construction de toutes les infrastructures promises aux acheteurs n'ayant pas repris et les rares habitants rêvent de revendre leur appartement mais le prix au mètre carré est devenu dérisoire et il évident qu'il n'est pas envisageable une seule seconde de faire une plus-value. Encore faudrait-il que de futurs acquéreurs se montrent intéressés. Un défi pour les agents immobiliers du coin !
