Nantes : A 38 ans, on lui retire son pénis par erreur, l'hôpital condamné à...

Un homme âgé de 38 ans et père de trois enfants s'est vu retirer son pénis suite à une erreur médicale, rapporte RTL. En réparation, il réclamait près d'un million d'euros. Le tribunal administratif a pris une décision. Quel est le verdict ?

Nantes : A 38 ans, on lui retire son pénis par erreur, l'hôpital condamné à...
© SYSPEO/SIPA (publiée le 20/12/2022)

Xavier ne devait se faire enlever qu'une partie du gland, il est ressorti du bloc... sans son pénis. Un homme de 38 ans, originaire de la région nantaise, demandait réparation après ce qu'il jugeait être une erreur médicale. Le patient, atteint d'un cancer de la peau au niveau de la verge, voulait un dédommagement d'un montant d'un million d'euros. Le CHU de Nantes, en Loire-Atlantique, a été condamné à verser plus de 61 000 euros au patient pour "manquements fautifs" qui engagent la responsabilité de l'établissement hospitalier et ont conduit à une "ablation totale de la verge", indique le tribunal administratif. Une somme qui couvre "les souffrances endurées" (12.000 euros), le "déficit fonctionnel permanent" (16.000 euros) ainsi que le "préjudice sexuel" (31.500 euros).

"Il a joué à la roulette russe avec moi"

Le patient, lui, en veut au médecin qui ne l'aurait "pas écouté", a-t-il assuré au micro de France Bleu Loire Océan. "Il a joué à la roulette russe avec moi", a-t-il expliqué. Désormais, le patient trentenaire ne "sent plus rien". Et de détailler : "Après, on se débrouille... Mais on ne peut pas remplacer une sensation de pénis avec plusieurs capteurs (...) Parlez de ça à un homme, pour lui c'est impensable'.*

Quant à l'avocat du patient, Me Parastatis, il a annoncé que son client allait faire appel afin de "faire valoir la singularité de ce dossier, ce que la jurisprudence administrative française a du mal à concevoir". Il déplore que "le préjudice psychologique" n'ait "pas été pris en compte". Mais que s'est-il passé dans cette affaire improbable ? On fait le point.

Une première opération inutile : le cancer décelé chez le patient 

En 2014, les médecins avaient diagnostiqué à ce père de trois enfants un cancer de la peau au niveau de la verge. Il était donc question d'opérer ce patient pour lui ôter une tumeur au niveau du gland. L'ablation ne devait donc être que partielle. L'homme passe donc une première fois sur le billard afin que le chirurgien lui ôte ce qui était prévu. Sauf que le cancer "a repris le dessus", raconte-t-il à RTL. "C'était une douleur indescriptible", se souvient-il. "Je me faisais des cocktails de codéine pour me calmer. Au bout d'un moment ça rend fou. J'ai même voulu me la couper moi-même, avec un cutter. J'avais tout ce qu'il fallait. J'avais la bétadine. J'avais tout."

"Au niveau de la sensibilité, c'est zéro" : dépité, il attaque en justice

Après une expertise médicale, il s'est avéré que le chirurgien n'avait pas retiré, lors de l'opération, toutes les cellules cancéreuses. "Une expertise a identifié une erreur médicale", souligne RTL. D'où le retour en force de la maladie. Vu sa progression, un autre médecin qu'a consulté Xavier a été obligé de lui amputer totalement son pénis, rapporte la station de radio.

Il ne reste aujourd'hui au patient que ses testicules. "Au niveau de la sensibilité, c'est zéro. Il était hors de question que je touche à ma femme. Aujourd'hui, on arrive à faire quelques trucs, mais bon c'est très limité. Mon intégrité a été touchée et le sera pour toujours", regrette-t-il. En réparation à ce préjudice médical, l'avocat de Xavier réclame devant le tribunal administratif de Nantes près d'un million d'euros. La décision de justice est attendue dans le courant de la semaine.