Revenge porn : l'ex-champion de boxe Stéphane Petit condamné pour le harcèlement de Sophia, quelle sanction ?

L'ancien champion de boxe Stéphane Petit a été condamné mercredi 30 novembre 2022 à deux ans de prison dont un assorti du sursis probatoire pour avoir harcelé son ex-petite amie, Sophia. S'il a toujours nié les accusations dont il faisait l'objet, la justice n'a pas été convaincue par sa version en raison, notamment, de son passé judiciaire et des souffrances endurées par la plaignante.

Revenge porn : l'ex-champion de boxe Stéphane Petit condamné pour le harcèlement de Sophia, quelle sanction ?
© Jeanne Accorsini/SIPA

À la sortie de la salle du tribunal correctionnel de Toulouse mercredi, Sophia s'est dite "soulagée" et heureuse d'avoir été "écoutée". Son compagnon, l'ex-champion de boxe Stéphane Petit, vient d'être condamné à deux ans de prison dont un assorti du sursis probatoire pour l'avoir harcelée au milieu des années 2010, rapporte La Dépêche du Midi.

Le parquet admiratif du courage de Sophia, victime de revenge porn

Celui qui est aujourd'hui chauffeur-livreur a en revanche été relaxé pour la diffusion massive et sans consentement sur les réseaux sociaux et sur des sites pornographiques de vidéos de leurs relations sexuelles. Les faits sont en effet intervenus antérieurement à la loi de 2020 qui les réprime. "La loi ne réprimait pas ces faits avant 2020. Je le déplore car ce sont les plus graves pour la victime", a malgré tout déclaré, selon France 3, le parquet qui avait témoigné de son admiration face au courage de la jeune femme dans un dossier présenté comme "emblématique" de ce que peuvent subir les femmes.

Stéphane Petit nie tout en bloc

L'accusé, âgé de 45 ans, a toujours nié les faits, que ce soit concernant les 221 photos et 27 vidéos diffusées sur des plateformes pornographiques, la centaine d'appels insultants en une journée ou les 31 SMS envoyés à Sophia en une heure lui réclamant de rembourser les 800 euros qu'il lui avait donnés.

Les souffrances endurées par Sophia

Si l'avocate de Stéphane Petit, Me Pibouleau, déplore que la justice ait fait de son client "un exemple", la sévérité des peines est aussi liée au préjudice sentimental, social, professionnel, mais aussi physique infligé à Sophia. "Il a joué avec sa proie si bien que Sophia s'est épuisée et est tombée gravement malade", déplore son avocate dans les colonnes de La Dépêche du Midi. Victime d'un syndrome de Guillain-Barré, une maladie auto-immune, la jeune femme a frôlé la mort. "Aujourd'hui elle est debout, elle s'est relevée."  Le préjudice est aussi familial. Après la diffusion des vidéos, son père a coupé tous liens avec elle jusqu'à son décès en 2017, fait savoir France 3.

Le passé judiciaire de l'homme, condamné pour des faits similaires en 2022 par la cour d'appel d'Amiens - il avait diffusé des vidéos intimes de l'une de ses anciennes maîtresses sans son consentement - n'a pas non plus aidé la justice à aller dans son sens.