Revenge Porn : bientôt passible d’emprisonnement ?

Le revenge porn, le fait de poster sur le Net vidéos ou photos sexuellement explicites d’un ex sans son accord, pourrait être puni par un an de prison et 45 000 € d’amende.

Revenge Porn : bientôt passible d’emprisonnement ?
© Sebastian Duda

Bien souvent à l'initiative d'un ex, le revenge porn fait fureur : né aux Etats-Unis, il consiste à mettre en ligne sans le consentement d'une personne des images ou vidéos d'elle à caractère pornographique. Et les victimes principales sont des femmes, à 90%, selon une étude menée par DMCA, organisme américain pour la protection des données sur Internet.
Heureusement, cette pratique honteuse et humiliante pourrait bien connaître ses dernières heures chez nous. Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat au numérique, a présenté son projet de loi pour une République numérique à l'Assemblée nationale ce mardi 19 janvier 2016, qui comprend un amendement évoquant une peine de 12 mois de prison et 45 000 € d'amende pour cette "pornographie de la vengance". Le but : mieux ajuster les peines, encore trop différentes selon les cas. Pour exemple, en octobre 2015 en Moselle, un homme de 39 ans s'est vu affliger une sanction de 2 ans de prison ferme pour avoir publié des photos intimes de son ex-épouse lorsque d'autres faits quasi similaires sont dédramatisés. En 2013, une femme a découvert une sex-tape d'elle et son ancien mari publiée sur Facebook sans son accord. Le fautif n'a pas été reconnu coupable.

Les sanctions pour le revenge porn restent donc assez aléatoires. Au Royaume-Uni, une femme a été condamnée à 18 semaines de prison pour avoir publié des photos d'une ex-petite amie dans des postures suggestives. Aux Etats-Unis, Hunter Moore, aka "le roi du Revenge Porn", a écopé de seulement deux ans et demi de prison alors qu'il gérait un site spécialiste dans la diffusion de photos du genre, brisant la vie de nombreuses victimes. Des punitions bien légères au vu des préjudices causés, sans compter que les contenus auront toujours leur trace sur le Net. L'Assemblée nationale va-t-elle faire bouger les choses en France ?

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