Une femme de 75 ans retrouvée morte à Reims, son fils a vécu près du cadavre pendant des mois...

Le corps d'une septuagénaire a été retrouvé sans vie dans son appartement à Reims. Son fils y vivait reclus depuis des mois, sans avoir alerté personne de la mort de sa mère...

Une femme de 75 ans retrouvée morte à Reims, son fils a vécu près du cadavre pendant des mois...
© Joseh51/123RF

C'est une épouvantable découverte qu'ont faite les pompiers, ce 28 octobre, à Reims. Marguerite, une jeune femme de 75 ans, a été retrouvée morte à son domicile, rue de Canterbury, au quartier Sainte-Anne, selon L'Union. Alors que son fils réside également dans le logement, le corps était en décomposition depuis... environ cinq mois. Celui-ci, handicapé, n'a pas semblé dérangé par l'odeur qui émanait du cadavre et n'a pas donné l'alerte. C'est le bailleur social qui a averti les pompiers, après avoir été sans nouvelles de sa locataire pendant plusieurs semaines. Il s'était présenté devant le logement le matin quelques heures avant la découverte du cadavre, mais personne n'avait répondu. 

Comment le fils de la victime a-t-il supporté l'odeur ?

Lorsque les pompiers ont débarqué peu après, ils y ont découvert le corps de Marguerite sur un divan "parmi beaucoup de détritus" et dans un "appartement totalement insalubre", a expliqué le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette. Le premier mystère auquel sont confrontés les enquêteurs : savoir comment le fils de Marguerite a pu supporter l'odeur pestilentielle de la putréfaction. Quant aux voisins de l'immeuble, s'ils n'ont pas remarqué l'odeur, c'est certainement en raison des portes blindées du logement, qui se situe, en outre, au dernier étage.

Le fils, placé en garde à vue... puis hospitalisé

Dans un premier temps, le fils de Marguerite a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour "meurtre". Mais il a finalement été libéré puis hospitalisé après avoir été examiné par un psychiatre. Les premières conclusions de l'autopsie permettaient en effet de démontrer que la septuagénaire était morte de cause naturelle, "a priori", a insisté le procureur de la République. Quant au fils de la victime, il "n'aurait pas eu la force de prévenir du décès".

Mère et fils vivaient reclus 

Le fils de Marguerite "avait peur de se confronter aux autres, n'aimait pas se montrer, ne sortait quasiment jamais", a expliqué Pamela, une amie de la victime, auprès de L'Union. Et d'expliquer : "Son fils était adulte handicapé. Il avait eu un logement au quartier Solférino, mais il n'y était pratiquement jamais. Il passait beaucoup de temps chez sa mère et depuis que la barre qu'il habitait a été démolie, il vivait avec elle". Son penchant extrême pour la solitude, le fils de la victime l'a hérité de sa mère, qui "ne voulait personne chez elle". Marguerite, qui était routière de profession, a pourtant résidé dans l'immeuble pendant 40 ans. "Quand elle commandait des repas, ce qu'elle faisait les dernières années à cause de ses problèmes de santé, les livreurs devaient les déposer sur le palier et partir", a par exemple précisé Pamela.

Le fils de la victime a perpétué cette habitude, même après la mort de sa mère. Lui aussi se faisait livrer des repas sur le palier, puis attendait que les livreurs soit partis pour les récupérer... alors même qu'il vivait à proximité du cadavre de sa mère. "Je savais qu'il avait la phobie des gens mais pas au point d'imaginer qu'il aurait eu peur de prévenir et de rester avec le cadavre de sa mère", s'est étonnée Pamela.