Pique-nique sanglant en Seine-et-Marne : un homme accusé de tentative d'assassinat sur sa femme

Un couple marié de témoins de Jéhovah prenait tranquillement un pique-nique romantique en Seine-et-Marne, lorsque des tirs ont ressenti et blessé gravement la femme. Son mari a été également touché. Mais désormais, il comparaît devant la cour d'assises pour tentative d'assassinat sur son épouse... Un scénario digne d'un roman policier. Que s'est-il passé ?

Pique-nique sanglant en Seine-et-Marne : un homme accusé de tentative d'assassinat sur sa femme
© Odasho/123RF

Philippe G., un chef d'entreprise de 39 ans, comparaît devant la cour d'assises de Seine-et-Marne, à Melun, depuis le 19 juin, indique Le Parisien. L'homme est soupçonné d'avoir tenté d'orchestrer l'assassinat de sa femme avec l'aide d'un complice. Les faits remontent à un paisible soir de juin 2017. Dans un cadre paradisiaque, en face du parc du château de Champs-sur-Marne, le trentenaire invite sa femme à un pique-nique romantique. Tous deux traversent une passe difficile dans leur mariage, mais ce rendez-vous est censé être un tremplin pour raviver la flamme. Les tourtereaux, tous deux témoins de Jéhovah, passent une partie de la soirée à lire des passages de la Bible ensemble. Mais alors que le chef d'entreprise demande à son épouse de se retourner et s'agenouiller pour qu'il puisse lui offrir un collier en or, des tirs retentissent… et visent le couple. 

Un pique-nique sanglant : de victime à suspect

L'épouse de Philippe G., Isabelle, est touchée à l'arrière du crâne, mais survit par miracle, sans toutefois conserver de souvenirs de l'incident. Quant à l'homme, lui, il est légèrement blessé au bras. Les forces de l'ordre débarquent, alertées par des badauds. Passé du statut de victime à suspect, Philippe G. est mis en examen pour tentative d'assassinat. Il est soupçonné d'avoir orchestré une agression pour tuer son épouse sans être inculpé. Quel serait son mobile?

Pourquoi Philippe G. aurait-il voulu tuer sa femme ?

Les enquêteurs évoquent la piste d'une volonté de se débarrasser de sa femme pour refaire sa vie. D'après un adepte, chez les témoins de Jéhovah, le divorcé risque l'excommunication. Devenir veuf toutefois, permettrait à Philippe G. de se marier à nouveau. Or, selon des éléments de l'enquête, le couple battait de l'aile depuis leur mariage en 2004.

Le chef d'entreprise aurait entretenu une liaison avec une collègue quelques années auparavant. De quoi jeter un sérieux froid entre les époux. Mais plus récemment, une jeune assistante commerciale a été recrutée dans son entreprise, toujours selon Le Parisien. Et les choses se seraient davantage compliquées. 

L'accusé a-t-il tiré sur sa femme lors du pique-nique ? 

Philippe G. ne nie pas que des tensions existaient au sein de leur couple, toutefois, il clame son innocence avec ardeur et insiste sur le fait qu'aujourd'hui, il est toujours marié à son épouse. Celle-ci est d'ailleurs persuadée de l'innocence de son mari.

Pourtant, d'autres éléments concrets jouent en défaveur de l'époux d'Isabelle. Par exemple, une expertise médico-légale montre que la balle qui a touché le crâne de la femme avait été tirée à 60cm du crâne de celle-ci

Philippe G. aurait pu tirer sur sa femme au moment où elle se trouvait dos à lui. Il aurait pu également demander à un complice, Sami M., de lui tirer sur le bras afin de rendre l'agression crédible. Ce dernier, accusé de complicité d'assassinat et violences volontaires, a été retrouvé grâce à des recherches effectuées sur le téléphone du chef d'entreprise, qui était en contact avec lui. Ajoutons que le téléphone de Sami M. bornait à l'endroit et au moment des tirs.

Les aveux du complice 

Face aux enquêteurs, ce dernier a avoué avoir tiré sur le chef d'entreprise ce fameux soir de juin 2017, en échange d'une somme d'argent qui lui aurait été proposée par Philippe G.. Il a toutefois assuré qu'il n'était pas au courant d'une supposée tentative d'assassinat sur sa femme. Le trentenaire, lui, dénonce selon Le Parisien "machination montée dans le cadre d'un litige financier en lien avec un chantier". Les deux hommes encourent la réclusion criminelle à perpétuité.