Meurtre de Narumi : son ex écope de 28 ans de prison (et clame son innocence)

Le Chilien Nicolas Zepeda vient d'être condamné à 28 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son amoureuse, la Japonaise Narumi Kurosaki, en 2016, à Besançon. Sauf que le corps n'a pas été retrouvé et que des zones d'ombres demeurent...

Meurtre de Narumi : son ex écope de 28 ans de prison (et clame son innocence)
© Nicolas Zepeda au Chili en 2020 / Esteban Felix/AP/SIPA (publiée le 13/04/2022)

À l'été 2016, une étudiante japonaise de 21 ans du nom de Narumi Kurosaki arrive à Besançon pour y passer une année à étudier. Elle vient tout juste de rompre avec son petit-ami, un Chilien se prénommant Nicolas Zepeda, âgé de quelques années de plus qu'elle. Sauf que ce dernier avait tout de même décidé de la rejoindre à Besançon... Il a passé la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle. L'étudiante n'a plus jamais été revue depuis et l'homme, âgé aujourd'hui de 31 ans, vient d'être condamné pour assassinat à 28 ans de prison. Au lendemain de sa condamnation, le principal intéressé a annoncé, par la voix de ses avocats, avoir interjeté appel.

Le corps de Narumi Kurosaki n'a jamais été retrouvé

Malgré d'intenses recherches et plusieurs battues organisées dans les forêts aux alentours de Besançon, le corps de Narumi Kurosaki n'a jamais été retrouvé. Mais tout porte à croire que c'est bien son ancien compagnon, Nicolas Zepeda, très jaloux et possessif selon l'accusation, qui l'aurait assassinée. 

En arrivant du Chili sans la prévenir, il aurait d'abord passé quelques temps l'espionner puis l'aurait retrouvée et aurait passé avec elle cette fameuse nuit du 4 au 5 décembre au cours de laquelle des étudiants de la résidence universitaire avaient entendu des "cris stridents" de femme. Aucun d'entre eux n'avait toutefois appelé la police.

Toujours selon l'accusation, Nicolas Zepeda a étouffé ou étranglé Narumi avant de se débarrasser du cadavre, sans doute dans la rivière du Doubs. Il aurait ensuite piraté les comptes de Narumi Kurosaki sur les réseaux sociaux pour envoyer des messages à ses proches et la faire passer pour vivante, le temps de regagner le Chili.

"Je ne suis pas l'assassin de Narumi", se défend Nicolas Zepeda jusqu'au dernier moment

Invité par le président de la Cour d'Assises du Doubs, Matthieu Husson, à prendre la parole à l'issue de dix jours de débats, Nicolas Zepeda a versé quelques larmes. "Je n'ai jamais voulu être au milieu de la douleur de la famille de Narumi, j'ai jamais voulu être au milieu de la douleur de ma propre famille, de ma propre douleur" a-t-il déclaré. 

Pourtant, lundi 11 avril, l'avocat général Etienne Manteaux s'était attaché à démontrer pendant deux heures "avec la plus profonde et entière conviction (...) la pleine et entière culpabilité de Nicolas Zepeda". À l'issue, il avait requis la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité pour "assassinat" et donc un homicide prémédité...

Nicolas Zepeda a ensuite pris pour la première fois la parole en français: "Je ne suis pas qui je voudrais, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas l'assassin de Narumi", a-t-il assuré. Jeudi 7 avril, il avait fondu en larme devant l'audience quand sa propre avocate, Me Jacqueline Laffont, lui avait demandé s'il était en mesure "d'aider à retrouver" la dépouille de la jeune fille: "Je n'ai pas tué Narumi! Moi aussi je veux savoir!", avait-il répondu.

A l'énoncé du verdict, au terme de quatre heures de délibéré, le jeune Chilien, qui fait aussi l'objet d'une interdiction définitive du territoire, est resté immobile et impassible, choqué. Ce mercredi, il a fait appel de sa condamnation.