Jean-Jacques Bourdin : son assistante "en pyjama", obligée de s'enlaidir ?

La parole se libère depuis que Fanny Agostini a porté plainte contre Jean-Jacques Bourdin pour tentatives d'agressions sexuelles le 10 janvier. D'abord anonyme,  la journaliste a finalement témoigné à visage découvert pour Mediapart, tout comme Sidonie Bonnec. Et un autre témoignage a également été recueilli, celui de Carol Isoux, "l'assistante directe de la star de RMC de 2003 à 2006".

Carol Isoux se souvient notamment d'une ambiance "particulièrement violente à l'encontre des jeunes femmes": "Mais pas seulement du fait de Jean-Jacques. Il y avait très souvent des blagues sexistes sur des journalistes ou des femmes politiques". Régulièrement, l'animateur de 72 ans "faisait à la cantonade des allusions fréquentes à ce qu'il aimait et n'aimait pas sexuellement", si bien que la jeune femme met au point une "stratégies d'évitement".

Afin d'éviter les regards ou les remarques déplacées, Carol Isoux use de divers stratagèmes: "Par exemple, je m'enlaidissais avec mes vêtements. À tel point que j'ai été convoquée par la direction pour m'entendre dire que je ne pouvais plus arriver au studio 'en pyjama'."

Accusations contre Bourdin : "tout dépend de votre relation avec..."

Au contact direct du journaliste durant trois ans, Carol Isoux décrit un rythme de vie particulier. "Quand vous travaillez à la matinale, vous arrivez à 3 heures du matin, vous êtes un peu désocialisés, vous subissez des cycles de sommeil de fou. Tout le monde devient vite très proche", explique-t-elle. Au coeur de ce noyau, c'est Bourdin qui fait la pluie et le beau temps en fonction de ses humeurs. 

"Toute votre vie professionnelle, mais en un certain sens votre vie personnelle également, dépend de votre relation avec Jean-Jacques Bourdin. Quand vous êtes dans ses bonnes grâces, tout va bien. Sinon, vous savez que vous pouvez vous faire humilier, vous faire hurler dessus. Jusqu'à ce qu'il vous aime à nouveau", raconte-t-elle à Mediapart. 

Une enquête est toujours en cours concernant la plainte déposée par Fanny Agostini. A la suite de ces révélations, RMC et BFM ont choisi d'écarter le présentateur, présumé innocent, de leurs programmes.