Sirima, qui chantait Là-Bas avec Goldman, tuée par son compagnon
Elle avait chanté en duo avec Jean-Jacques Goldman, sur le célèbre titre "Là-bas". Sirima Wiratunga a connu un destin tragique, tuée par son compagnon à l'aube de la gloire, à seulement 25 ans... Sa terrible histoire.
Vous n'aviez peut-être jamais entendu le nom de Sirima Wiratunga. Pourtant, vous avez entendu sa voix certainement un millier de fois. Elle avait interprété le tube sorti en 1987, Là-bas en duo avec Jean-Jacques Goldman. Et vous ne saviez probablement pas qu'elle est décédée seulement deux ans après la sortie du morceau, sauvagement tuée par son compagnon.
La plateforme de streaming Salto diffuse le documentaire Elle s'appelait Sirima, qui retrace le court mais intense parcours de la chanteuse décédée à seulement 25 ans.
Sirima Wiratunga : sa rencontre avec Jean-Jacques Goldman
Cette Franco-Sri-lankaise débarque à Paris en 1982 pour y faire carrière dans la chanson. La courageuse jeune femme part de zéro et commence à chanter dans le métro parisien, à la station Châtelet-les-Halles, puis dans plusieurs restaurants chinois. C'est là qu'elle est repérée par un saxophoniste, Philippe Delettrez, qui compose les mélodies de ses textes et l'accompagne de son instrument dans ses morceaux. Le musicien est convaincu que le talent de Sirima Wiratunga mérite d'être plus connu. Alors qu'il est en contact avec Philippe de Lacroix-Herpin, saxophoniste de Jean-Jacques Goldman, il trouve un moyen de rapprocher les deux chanteurs afin de les faire collaborer.
Après avoir écouté un enregistrement de l'une des chansons de Sirima Wiratunga, Jean-Jacques Goldman vient à sa rencontre dans le métro à la station Barbès-Rochechouart. Il la persuade d'enregistrer avec lui la chanson Là-bas, pour laquelle il cherche une voix féminine. Le succès est immédiat. Mais Sirima Wiratunga, peu à l'aise avec les lumières des projecteurs, préfère rester dans l'ombre et refuse de signer avec les maisons de disque.
Sirima Wiratunga : son quotidien avec un homme violent
En 1989, Sirima finit par enregistrer un album, accompagnée d'un orchestre symphonique, intitulé A Part of Me. Certains titres, comme His Way of Loving Me ("Sa manière de m'aimer" en anglais), sont les indices d'un quotidien terrible. "He hits me when he can't find the words", chante-t-elle ("Il me frappe lorsqu'il ne trouve pas les mots" en anglais). Sirima Wiratunga est en couple avec Kahatra Sasorith, musicien laotien violent, qui la roue de coups, la maltraite, la trompe avec une autre, et ne vient même pas lui rendre visite lorsqu'elle accouche de leur fils, Kym.
Sirima Wiratunga, sauvagement tuée par son compagnon
L'impensable se produit dans la nuit du 6 au 7 décembre 1989. La chanteuse annonce à son compagnon violent et jaloux de son succès qu'elle le quitte. Il ne le supporte pas et la poignarde au cœur à plusieurs reprises, dans leur studio du quai de Valmy à Paris. Elle ne survit évidemment pas à ses blessures.
Kahatra Sasorith est jugé en 1992. Il se voit condamné à neuf ans de prison, la peine requise par l'avocat général Philippe Bilge. Il est expulsé du territoire français en 1996. Quant à la défunte chanteuse tuée à l'aube de la gloire, ses cendres ont été dispersées dans le canal Saint-Martin, près de son studio parisien.