Une femme sur cinq a déjà été victime de précarité menstruelle

Une femme sur cinq a déjà été confrontée à la précarité menstruelle, selon une étude OpinionWay, mais 53 % de sondés ne savent pas précisément ce qu'est ce phénomène. Des chiffres percutants. Mais à quand le changement ?

Une femme sur cinq a déjà été victime de précarité menstruelle
© Mykhailo Polenok / 123RF

La précarité menstruelle est un fléau difficile à éradiquer. Il s'agit de la difficulté pour les femmes en situation précaire à se procurer des protections hygiéniques. Et ce phénomène est bien loin d'être rare. Une femme sur cinq y a déjà été confrontée, indique le baromètre exclusif Règles Élémentaires x OpinionWay à l'occasion de la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle. "En France ce sont près de 2 millions de femmes qui sont victimes de la précarité menstruelle (...) Ces personnes sont des collégiennes, lycéennes, étudiantes, travailleuses précaires, mères célibataires, migrantes ou sans-abris. Ce sont nos sœurs, nos filles, nos amies, nos collègues ou nos voisines", a déclaré dans un communiqué de l'étude Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes. 

La précarité menstruelle, un phénomène trop peu pris en charge

Si la précarité menstruelle peut toucher toutes les femmes, le phénomène est pourtant largement méconnu. Selon l'étude, environ 70 % des femmes en ont déjà entendu parler, mais 53 % ne savent pas précisément de quoi il s'agit.

Malgré tout, la plupart des Français considèrent qu'il s'agit d'un sujet de santé publique et pour 61% d'entre eux, les pouvoirs publics jouent un rôle encore "insuffisant" pour juguler le fléau. 

86 % sont favorables à la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites

Alors que le gouvernement a décidé de consacrer 5 millions d'euros pour lutter contre la précarité menstruelle en 2021, 86% des Français sont "favorables" à la mise à disposition de protections d'hygiène intime gratuites pour toutes les femmes dans le besoin. 

Concernant l'entreprise, 73% des sondés sont "favorables" à la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites dans les espaces de travail. Une initiative encore trop peu appliquée. 

Le tabou des règles, encore bien présent

De surcroît, le tabou des règles est encore trop présent dans la société. Environ, 57% des personnes sondées n'ont jamais reçu d'enseignement formel à propos des règles

Natalia Vodianova, mannequin et ambassadrice du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a, elle aussi, bien connu ce tabou: "J'ai compris à quel point la honte et les tabous autour de la santé des femmes étaient profondément ancrés dans notre culture. J'ai réalisé que moi-même, étant jeune fille, je n'avais jamais été capable de parler ouvertement de santé féminine ou d'éducation sexuelle avec qui que ce soit".